DB Multiverse
DBM Universe 4: Buu
Écriture par Arctika
Relecture par Salagir
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Chapitre 2
Dans les plaines vertes et luxurieuses du Kaiôshin-kai, les dieux de l’Univers profitaient paisiblement des joies de leur environnement et de l’existence. Menés par le Grand Kaiôshin, un être de bonne stature au visage joufflu et amical, les quatre dieux oeuvraient pour la bonne marche de l’Univers.
Le Kaiôshin du Sud était plus grand que tous les autres. Il possédait une grande musculature, une puissance inégalée, mais il avait surtout un coeur en or. Il était généreux et protégeait les faibles. Aucun mortel n’était aussi fort que lui, ni aucun dieu ou démon. Même Dabra, connu pour être le plus fort du monde démoniaque, ne pouvait prétendre le battre. Il était sans aucun doute le plus fort guerrier de l’Univers. Pour le moment.
La Kaiôshin de l’Ouest était l’une des plus belles femmes de la création, aux yeux de beaucoup d’êtres d’en bas. Elle aussi savait se battre, mais elle était davantage douée dans l’art de la télékinésie. Sans doute la meilleure de l’Univers dans ce domaine.
Celui du Nord était le plus vieux, après le Grand Kaiôshin. Il était sage et respecté, et était l’un des plus grands épéistes existants. Il avait un goût prononcé pour l’art et la musique, bien qu’il ne sache pas siffloter ses airs préférés.
Celui de l’Est était le plus jeune. Un peu maladroit et hésitant, il apprenait néanmoins très vite tous les usages des Kaiôshins, et sa force mentale évoluait progressivement. Le Grand Kaiôshin sentait en lui un très grand potentiel télékinésique, ainsi qu’une prédisposition à l’empathie, ce qui était essentiel dans le cadre de leur tâche.
Ces cinq dieux formaient l’élite de l’Univers, et veillaient sur ce dernier. Ils intervenaient rarement dans les affaires mortelles, et regardaient de temps en temps l’évolution des espèces, convenant de la nécessité d’une intervention ou pas.
Depuis leur naissance, ils vivaient paisiblement, sans crainte d’être exposés un jour à une menace qui les surpasserait.
Jusqu’à ce jour.
– Que se passe-t-il, Grand Kaiôshin ?
Le chef des Dieux se tourna vers le jeune Kaiôshin de l’Est qui lui avait posé cette question. Il devait vraiment montrer un air inquiet pour que son protégé affiche un visage perplexe comme cela.
Les autres dieux les rejoignirent au sommet de la falaise sur laquelle ils se trouvaient. Plusieurs mois auparavant, les divinités avaient senti qu’un malheur s’était produit dans les mondes mortels. Les cris de milliers d’êtres leur étaient parvenus et les avaient frappés de plein fouet. Seul le Grand Kaiôshin était capable de voir par-delà les étoiles pour observer les planètes. Ce qu’il avait rapporté de ses observations leur avait glacé le sang.
Au commencement, le Grand Kaiôshin leur avait révélé l’identité des responsables, en affichant leurs portraits dans les airs grâce à ses pouvoirs.
– Lui ! cracha le Kaiôshin du Sud. Je le reconnais, c’est Bibidi !
– Bibidi ? s’enquit le Kaiôshin de l’Est.
– Une crapule de sorcier dont on m’a déjà fait remonter l’existence. De ce qu’on m’a raconté, il manipule le vice dans le coeur des êtres vivants pour en faire ses esclaves. Il s’était déjà rendu coupable de plusieurs crimes, mais cette fois, il va trop loin !
– On va aller s’en occuper, alors ! répliqua le Kaiôshin de l’Est en se préparant mentalement à l’intervention.
– Je comprends que tu veuilles agir, fit le Grand Kaiôshin en souriant. Mais cette entité m’intrigue. Cet enfant au corps étrange m’est inconnu, il ne me rappelle aucune créature existante dans l’univers. De plus, il semble émaner de lui une puissance ténébreuse...
– Encore un être vivant corrompu, très certainement, grommela le Kaiôshin du Nord. Je ne sais pas sur quelle planète perdue il a été chercher ce phénomène, mais il s’attaque à des mondes mortels, et il ne s’en cache même pas ! Nous devons les arrêter !
– Patientons pour le moment, ordonna le Grand Kaiôshin. Seuls quelques mondes ont été attaqués par ce sorcier. Laissons les mortels s’en occuper. Ils savent se défendre, et ne sont pas fragiles. Ce ne sont certainement que des assauts de petite envergure, des pillages. Bibidi n’est pas notre préoccupation. Je vais étudier ce mystérieux individu pour comprendre ce qu’il est.
Et maintenant, quelques semaines après, les assauts étaient devenus une véritable conquête. Plusieurs dizaines de mondes avaient été rasés, voire détruits, par ce monstre inconnu. Le Grand Kaiôshin, l’étudiant à distance, avait pu capter son nom de la bouche de son maître : Majin Buu.
Cela faisait des mois que le Grand Kaiôshin observait le maître et son esclave, depuis les plaines fleuries du Kaiôshin-kai. Il était profondément étonné de la nature de cette créature dont il ne parvenait pas à cerner l’essence ni le caractère.
D’après ses observations, l’entité inconnue ne semblait pas douée de parole. Elle tirait une certaine satisfaction des carnages qu’elle commettait, mais là où elle prenait un réel plaisir, c’était lors d’un affrontement qui en valait la peine, contre des guerriers de grande réputation parmi les êtres d’en bas. Il l’avait vue combattre des mortels que lui-même jugeait d’un niveau intéressant, et pourtant, la créature les écrasait sans difficulté. Le Grand Kaiôshin ressentait une certaine frayeur à l’idée que même son camarade du Sud, pourtant l’être le plus fort de la création en termes de force pure, ne puisse le battre facilement. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de ressentir un grand intérêt à l’étude de ce monstre fascinant. De toute son existence pleine de millions d’années, c’était la première fois qu’il voyait un être tel que ce Majin Buu.
Cependant, les mondes dévastés commençaient à s’accumuler, et le sorcier Bibidi se montrait de plus en plus effronté. Et aujourd’hui, il s’en prenait au monde de trop.
Maintenant que les autres Kaiôshins étaient à ses côtés, au sommet de la colline, le Grand Kaiôshin baissa la tête, l’air sombre, et leur dit :
– Ce sont Bibidi et son soldat. Ils sont actuellement dans les cieux de la planète Alpha, en train de lancer une offensive contre sa population.
– Comment ? tonna le Kaiôshin du Sud, pris de fureur.
– Bibidi oserait aller jusque-là ? s’effraya le Kaiôshin de l’Est.
– Alpha est l’un des mondes les plus évolués et prometteurs dans l’Univers, nous ne pouvons pas le laisser le détruire, s’insurgea le dieu du Nord.
– Je suis bien d’accord, admit le Grand Kaiôshin. Bibidi est allé trop loin. Ce n’est plus une simple conquête de pouvoir qu’il poursuit, mais un véritable génocide. Il se sert de son Majin Buu pour éliminer tous les êtres vivants. J’avais espoir qu’il ne s’agirait que d’une invasion et qu’il épargnerait les civils, mais cette fois, je ne fermerai pas les yeux. La planète Alpha m’est chère.
– Alors, laissez-moi m’y rendre, Grand Kaiôshin ! s’emporta le Kaiôshin du Sud. Je vais me débarrasser d’eux, et l’Univers ne s’en portera que mieux !
Le Grand Kaiôshin plissa les yeux, perplexe. La raison allait dans le sens de son camarade. Bibidi et Majin Buu étaient une trop grande menace. Cependant, le Grand Kaiôshin était un être de pure bonté, toujours rempli d’espérance et de bienveillance envers les créatures mortelles. Si Bibidi, un être intelligent et rempli de vice, était irrécupérable, il était toutefois moins convaincu à propos de Majin Buu. De tous ces mois d’observation et de réflexion, il avait un certain espoir de raisonner le démon, et le persuader de cesser sa folie. Pour lui, Bibidi était la cause de son comportement sauvage et incontrôlable. Majin Buu semblait échapper à son influence par moments, et il voyait cela comme un signe qu’il était possible de le changer. Ce qu’il ignorait, c’était que la nature magique de Majin Buu condamnait celui-ci à n’être qu’une bête sauvage, infatigable et privé d’émotions, hormis le désir de meurtre et de combat.
Le Grand Kaiôshin laissa donc parler son coeur bienveillant à la fin de sa réflexion, et prit une décision dont les terribles conséquences qui allaient suivre aurait de fortes répercussions des millions d’années plus tard.
– J’approuve le fait qu’il faut se débarrasser de Bibidi, dit-il en sortant de osn silence. Cependant, c’est lui qu’il faut éliminer. Je souhaite essayer de raisonner Majin Buu.
– Raisonner ce monstre ? C’est impossible ! s’effraya le Kaiôshin du Nord. Cela fait des mois qu’il prend plaisir à massacrer les mortels. Il ne connaît que la destruction, il est complètement fou !
– C’est sous la coupe de Bibidi qu’il agit, argumenta le Grand Kaiôshin. J’ai bon espoir qu’au fond de lui, il se cache une nature calme. D’après vos dires, Bibidi est un sorcier qui s’empare du mal enfoui au coeur des êtres vivants, et les soumet à sa volonté. J’ai observé Majin Buu durant tout ce temps, et je l’ai vu parvenir à s’émanciper de son contrôle l’espace de quelques instants. Je veux lui accorder une chance. Je pense qu’il est possible de le retourner contre son maître, et le libérer de son influence.
Les Kaiôshins se turent. Ils connaissaient la bonté de leur chef, et son attachement à la vie et son évolution. Peut-être disait-il vrai. Celui du Sud était en désaccord avec le Grand Kaiôshin, mais sa volonté était inflexible, et ses ordres absolus. Les Kaiôshins du Nord et de l’Ouest se regardèrent, et constatèrent qu’ils pensaient à la même chose.
– Si on part sur cet état de fait, c’est à moi d’y aller, répondit celui du Nord après un instant de réflexion, non sans réticence. Je ne sais pas si je vais y parvenir, mais je saurai trouver les mots qu’il faut. Si quelqu’un est capable d’atteindre son âme enchaînée, c’est bien moi.
– En effet, sourit le Grand Kaiôshin en acquiesçant. Toi et la Kaiôshin de l’Ouest allez vous rendre sur Alpha, et tenter de communiquer avec Majin Buu. Si vous en avez l’occasion, occupez-vous de Bibidi. L’enjeu majeur de cette intervention est de libérer la créature de sa soumission. Si vous n’arrivez pas à atteindre son coeur, alors tuer Bibidi devrait le ramener à la raison.
– Très bien, répondit celle de l’Ouest. Je l’immobiliserai au besoin. Je devrais en être capable, mes facultés psychiques sont les plus développées de l’existence.
– Oui, rétorqua son chef en arborant un air grave. Cependant, ne prenez pas de risques. Tu es capable de te téléporter. Si jamais Majin Buu vous attaque, revenez immédiatement. Je ne doute pas de vos capacités, mais il me paraît trop fort. Je me chargerai d’établir un plan à votre retour pour gérer la situation, si Majin Buu n’est pas réceptif.
– Dans ce cas, je vous accompagne ! enchaîna celui du Sud. S’il faut le maîtriser par la force, je suis tout désigné.
– Je refuse, l’apostropha son chef. Si vous y allez tous, cela risque de le rendre fou, et je pense qu’il s’en prendra à toi. Tu es fort et menaçant, tu fais une cible de choix. Majin Buu est une créature qui aime les affrontements avec des adversaires puissants. Je veux l’encourager à prendre les armes contre Bibidi, pas à combattre pour lui.
– Mais … !
– Telles sont mes directives ! dit sèchement le Grand Kaiôshin. Toi et notre jeune Kaiôshin resterez avec moi. Nos deux compagnons vont aller sur Alpha, et reviendront immédiatement en cas de danger. Nous ferons ainsi.
Alors que les dieux étaient en train de convenir de la marche à suivre, Majin Buu se déchaînait. La surface de la planète Alpha avait été dévastée en quelques instants, et se trouvait maintenant en ruines. Il ne restait des grands immeubles que des tas de gravats parcourus par des rivières de sang et de membres arrachés. Plus haut dans le ciel, Majin Buu poussait d’effroyables rires et balançaient de violences rafales d’énergie aux alentours. Bibidi était ravi du spectacle. Ces lézards amorphes qu’étaient les Alphas, considérés comme des élites parmi les mortels, se faisaient piétiner comme de la vermine. La conquête de l’Univers était vraiment simple, quand on avait la puissance absolue de son côté.
Alors qu’il savourait son triomphe, une éclatante lumière violette émana dans son dos. Il se retourna, surpris, et vit Majin Buu, les deux mains jointes devant lui, en train de préparer une puissante vague déferlante en direction de la ville. Son maître était sur la trajectoire.
Bibidi s’écria :
– Eh, attends ! Je suis là ! Ne me tire pas dessus !
Majin Buu n’avait cure de ses cris. Il voulait détruire. Il en avait assez d’attendre. Au fond de lui, il sentait que ses nouveaux adversaires étaient sur le point de se montrer. Et il n’allait pas rester immobile en attendant.
Il lança son attaque sans tenir compte de la présence de son maître, qui créa un champ de force autour de lui. La puissance de son esclave était telle qu’il fut emporté par son attaque en direction du sol de la planète, qui encaissa la vague. Une immense explosion retentit, pulvérisant et dévastant toute vie sur la surface. Dans l’épaisse fumée, seul demeurait Bibidi, dont le bouclier avait miraculeusement tenu. Il était parvenu à s’extraire du plus gros de l’attaque, mais rien que la puissance dégagée avait suffi à briser sa protection.
– Espèce de stupide esclave ! cracha-t-il en se redressant péniblement. Tu n’en fais toujours qu’à ta tête ! Égoïste ! Ingrat ! Continue comme ça, et tu vas voir !
Percevant Majin Buu à travers les volutes de fumées, il s’apprêtait à le rejoindre quand il stoppa net son élan. Son soldat n’était plus seul.
Enfin, ils étaient arrivés.
Derrière Majin Buu, les Kaiôshins du Nord et de l’Ouest se tenaient à distance moyenne. La déesse de l’Ouest les avait téléportés quelques kilomètres plus loin, pour que Majin Buu ne les détecte pas. Ils avaient fait le reste en volant. Mais le Djinn avait déjà senti quelque chose arriver sur ce monde. Et maintenant, il avait ce qu’il voulait.
En contrebas, Bibidi se cachait. Il ne voulait pas être repéré par les Kaiôshins. Il savait qu’ils n’étaient pas idiots, et qu’ils se débarrasseraient immédiatement de lui s’ils le voyaient. Il valait mieux laisser ça à Majin Buu.
Ce dernier restait calme, sans sourire, dévisageant les deux Kaiôshins. On aurait pu croire qu’il réfléchissait, mais en réalité, il prenait son temps pour jauger ses nouvelles proies, voir si cela en valait la peine. Il sentait qu’il y en avait d’autres, plus appétissantes.
Plus loin, la Kaiôshin de l’Ouest tremblait un peu. Elle dit à celui du Nord par télépathie :
“Cette aura… Elle est monstrueuse ! Quelle énergie maléfique ! Est-ce qu’on arrivera vraiment à lui faire entendre raison ?”
“On se doit d’essayer”, répondit son congénère. “Au moindre geste agressif de Majin Buu, on retourne au Kaiôshin-kai !”
Les deux Kaiôshins se raidirent, prêts à fuir. Mais Majin Buu le remarqua. Il étira un large sourire, faisant craquer ses muscles.
– Majin Buu, commença à dire le Kaiôshin du Nord. Tu n’es pas obligé de suivre ce sorcier. Tes crimes peuvent encore t’être pardonnés. Cesse ces atrocités, et nous te libérerons de l’influence de ce sorc-
Trop de paroles.
Trop d’ennui.
Plus d’action !
Sans prévenir, Majin Buu apparut entre les deux êtres célestes. Les deux Kaiôshins n’eurent pas le temps de se retourner que la Kaiôshin de l’Ouest encaissa un puissant coup de pied en pleine figure, avant d’être frappée par en-dessus d’un nouveau mouvement brutal, l’envoyant droit sur la surface. Elle entra en collision avec la terre dans une violente secousse, disparaissant sous les gravats.
La divinité du Nord s’écria tout en prenant une position de combat :
– C’est pas vrai !
Une voix stridente leur parvint, provenant de derrière Majin Buu.
– Très bien ! s’exclama Bibidi, en claquant des doigts. Vas-y, Majin Buu ! Ils sont tout à toi, massacre-les !
Le Djinn afficha un sourire réjoui et fonça sur le Kaiôshin. Celui-ci fit apparaître son épée entre ses mains et s’élança sur le monstre. Ce dernier allongea subitement sa jambe qui frappa violemment le menton du vieillard, l’interrompant dans son vol. Une gerbe de sang jaillit de son visage pour voler dans les airs, tandis que le Kaiôshin perdait sa concentration et tombait.
Poursuivi par le Djinn, il fut intercepté par la Kaiôshin de l’Ouest qui sortit rapidement du sol pour protéger son compagnon. Elle tendit les bras vers Majin Buu et usa de toute sa puissance mystique pour paralyser le Djinn qui se retrouva incapable de se mouvoir. Cependant, Majin Buu n’était pas déconcerté, au contraire, il ricanait. Déployant brutalement les bras, il fit émerger son incroyable aura, se défaisant sans difficulté de ses entraves.
– Qu… Quoi ? C’est pas possible ! bégaya la divinité de l’Ouest.
Des milliers d’années à s’exercer aux arts télékinésiques. Elle se vantait de pouvoir tenir n’importe quel être vivant en respect. Et toute sa pleine puissance venait d’être balayée en une seconde par ce monstre. Sa volonté était ébranlée, presque brisée. Comment lutter contre un tel fléau ?
– Réveille-toi !
La voix de son congénère la fit reprendre ses esprits, mais trop tard. Les deux mains jointes, Majin Buu porta un puissant coup dans le dos de cette stupide femelle qui partit tout droit dans le sol, le fracassant avec violence.
Trop faible.
Trop lent.
Ce n’était pas assez.
Si rapidement qu’il était impossible pour les dieux de suivre ses mouvements, il étira ses bras et agrippa le Kaiôshin du Nord par le cou, et celle de l’Ouest par la jambe. La déesse était presque inconsciente. Le vieillard avait peine à tenir son épée. Pourtant, il ne lui avait donné qu’un coup de pied.
Majin Buu grogna de mépris et les ramena rapidement à lui, prêt à les achever. Mais dès qu’il fut à portée du monstre, le dieu du Nord tourna rapidement sur lui-même pour se donner de l’élan, et trancha net le corps de Majin Buu au niveau du torse.
“Je l’ai eu !” pensa le dieu. “C’est terminé !”
Misérable avorton.
Il le sentait se réjouir.
Amère déception qu’il allait ressentir.
Alors que la partie basse de Majin Buu commençait à peine à chuter, ses jambes se mouvèrent et portèrent un coup destructeur dans l’estomac du dieu qui cracha une gerbe de sang, les yeux vitreux. Baissant sa garde, il s’était exposé.
Il fut propulsé plus loin. D’un geste nonchalant, le Djinn envoya l’autre déesse rejoindre son compagnon, et tendit le bras. Il ne s’intéressait déjà plus à ces insectes qui n’avaient même pas réussi à lui donner un sentiment d’excitation. Il envoya une rafale d’énergie vers les dieux pour les anéantir. Bibidi s’écria d’un ton joyeux :
– Oui ! C’est ça ! Enfin, on y est ! Adieu, lamentables Kaiôshins !
Subitement, la Kaiôshin de l’Ouest ouvrit les yeux et déclencha une puissante vague d’énergie qui vint frapper celle du monstre, ce qui provoqua une puissante explosion, aveuglant Majin Buu et le sorcier. Le Djinn ne perdit pas de temps et s’engouffra dans la fumée. Mais ils n’étaient plus là.
Ils avaient disparu.
Enragé, il tambourina sur son torse en hurlant.
— Buu ! BUU !
– Calme-toi ! l’interpella la voix stridente qu’il connaissait bien.
Majin Buu se retourna. Bibidi dessinait un cercle magique dans le vide, incantant un sortilège dont il avait le secret. Hors de question de laisser ses ennemis jurés s’enfuir ! Il avait préparé ce rituel depuis des mois, prévoyant ce moment tant désiré. Il avait anticipé une fuite potentielle des Kaiôshins, et avait établi un sort capable de retracer le chemin et la destination d’un déplacement dont il avait le point de départ.
Il avait passé son temps à se cacher, il ne leur laisserait pas ce loisir. Aucune chance de contre-attaque, c’était le moment d’en finir.
– Ils ont certainement dû se téléporter. Dans quelques instants, je vais les retrouver, et je nous emmènerai là où ils sont. Ces stupides dieux ne se doutent pas que je suis capable de les suivre. Tu vas enfin pouvoir donner tout ce que tu as.
Majin Buu afficha un rictus mauvais. Ce n’était pas terminé. Au contraire. Le meilleur restait à venir. Il se laissa tomber sur le sol et transforma un tas de gravats en nourriture qu’il ingurgita sans modération. Il allait pouvoir s’amuser un peu.
Tandis que leurs compagnons se livraient à une confrontation directe avec Majin Buu dans le monde d’en bas, les dieux restants patientaient dans le Kaiôshin-kai, plus ou moins difficilement.
Le Grand Kaiôshin était assis avec le jeune dieu de l’Est, qui n’était pas vraiment serein. Quant au dieu du Sud, il faisait les cent pas, faisant craquer ses jointures par moments, prêt à intervenir.
Cette crapule de magicien se servait de ce monstre pour éradiquer des populations innocentes et faibles, pour sa propre ambition. Cette fois, il ne le laisserait pas s’en tirer. Quitte à en mourir s’il le fallait, il les emporterait avec lui.
Alors qu’il bouillonnait de frustration, ils sentirent la présence de leurs congénères qui rentraient. Lui et le dieu de l’Est se précipitèrent à leur rencontre. Leur joie fut de courte durée, laissant place à une expression d’affolement sur leur visage. La déesse de l’Ouest était chancelante, à demi-inconsciente, une coulée de sang glissant le long de son visage. Quant à celui du Nord, il tenait péniblement sur ses bras, crachant du sang, les côtes brisées.
– Qu’est-il arrivé ? fit le Kaiôshin de l’Est d’un ton effaré. Vous deviez revenir si jamais il se montrait agressif !
– Il… Ne nous a même pas laissés faire…, souffla le Kaiôshin du Nord d’une voix rauque en tremblant. Il nous a pris par surprise, on n’a pas eu le temps de réagir… Je suis vraiment désolé…
– Ne parle plus.
Le Grand Kaiôshin les avait rejoint. Le visage inquiet, il s’agenouilla auprès du Kaiôshin du Nord, le questionnant tandis que celle de l’Ouest reprenait lentement conscience :
– Est-ce que vous avez pu au moins lui parler ? Avez-vous au moins sondé son esprit ?
– On n’a pas pu communiquer…, commença le Kaiôshin du Nord, avant de cracher davantage de sang.
Son chef lui intima doucement de se taire, avant de lire ses pensées. Il le voyait… Majin Buu qui ne voulait rien entendre, juste se battre. Une folie sans limites, telle une bête sauvage perpétuellement affamée. Seule la destruction était sa raison d’être. Le Grand Kaiôshin avait secrètement, réellement espéré être capable d’apaiser de telles pulsions. Mais après ce constat, il devait l’admettre, Majin Buu était irrécupérable, et sans doute imbattable, au vu de la description que lui faisait son congénère. S’ils ne pouvaient rien faire contre lui, ce serait la fin de l’univers. Comment donc l’atteindre ?
Alors que les dieux vaincus reprenaient lentement leurs esprits, le dieu du Sud tremblait de rage. Il s’apprêtait à demander à sa camarade de l’Ouest de l’emmener auprès de Majin Buu sitôt qu’elle serait en état de le faire, pour en finir vite, quand une forte présence se fit sentir près d’eux. Un puissant vent souffla, soulevant de grands nuages de poussières, obligeant les dieux à se couvrir les yeux. Quand ils purent les rouvrir, ils purent constater avec effroi Majin Buu, se tenant mollement sur ses jambes, le menton baissé, en train de les scruter d’un air moqueur. Il dévoilait ses dents, la bave aux lèvres. À ses côtés, Bibidi souriait ouvertement. Il dit de sa voix horripilante :
– Bien ! Ca aura pris du temps, mais je vais enfin en finir avec vous, dieux de malheur ! Majin Buu, tue-les !
Le Djinn jeta un coup d’oeil ennuyé à ce petit insecte horripilant.
Il n’avait pas besoin qu’on le lui dise.
Ce mastodonte à gros muscles était comme un appel.
Un appel au combat. Au défi.
Les autres n’étaient que des moucherons.
Il ne les laisserait pas gâcher son plaisir.
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