DB Multiverse
DBM Universe 4: Buu
Écriture par Arctika
Relecture par Salagir
Partie 1 :0
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Partie 3 :78910111213
Partie 4 :14151617181920
Chapitre 13
Quelques secondes plus tard, Buu réapparut devant un immense dojo à l’architecture traditionnelle, de bois sec et de pierres taillées. Il s’agissait de l’école de Satan, le plus grand héros de l’humanité, celui qui avait vaincu Cell, la “menace de l’espace”. Buu savait que cela n’était qu’un mensonge, et qu’au fond, Satan était lâche et peureux, mais ce qui pouvait être considéré comme des vices et des défauts recelait en fait une richesse cachée.
Dépassant sa peur et son appréhension, Satan avait su s’approcher de Buu alors qu’il n’était qu’un gros enfant joueur, et devenir son ami. Par la suite, bien que la nature maléfique de Buu reprit le dessus, Satan n’avait jamais quitté l’esprit du Djinn, son souvenir gravé en lui comme cette magie qui l’avait créé. Pour Buu, même à l’heure actuelle, Satan était ce symbole de l’honnêteté, du courage, et de la profonde amitié. S’il était un être dans cet univers pour lequel Buu se dévouerait corps et âme, qu’il respecterait en pure sincérité, et pour lequel il réfrénerait toujours ses désirs de carnage, c’était bien Satan. Celui qui avait su le calmer et lui apprendre les joies de la vie dans sa simplicité, et qui avait su nuancer les ténèbres en lui.
C’était logique, pensa Buu. Alors qu’il s’apprêtait à anéantir un monde de plus, c’est Videl, fille de son ami, qui l’avait stoppé dans son élan et lui avait remis les points sur les “i” avec ses paroles. Buu s’était perdu, fourvoyé dans sa quête, et était redevenu un monstre faisant fi des vies mortelles. Et revenir sur Terre, parler à Dende et Kame Sennin, tout cela avait contribué à le ramener dans cet aspect de la vie que Satan avait su introduire dans son esprit. Même s’il se refusait à devenir un héros du bien à l’instar de Gokû, il ne serait plus jamais le tueur génocidaire qu’il fut. Pour cet homme.
Buu inspira profondément et pénétra dans le dojo. Dans une grande salle, il aperçut Satan, en train de frapper avec force dans un sac de sable devant une quinzaine de jeunes humains qui semblaient n’avoir d’yeux que pour lui.
– Ta ta ta ta ! s’écriait Satan en frappant dans le sac, avant de cesser son assaut martial en poussant de puissants râles d’épuisement.
Satan se tourna vers ses élèves, sans avoir conscience de la présence de Buu qui les observait de l’autre bout de la salle.
– Aah… aah… Voilà, les novices, si vous vous entraînez dur… Aah… Vous aurez peut-être la chance de tenir autant que moi, ha ha ha… Aah…
– Wouah ! s’exclama l’un d’eux. Quelle chance nous avons de vous voir à l’oeuvre, maître !
– Nous ferons honneur à notre héros ! enchaîna un autre.
– Vous êtes si prestigieux, Mr. Satan ! Regardez, quelqu’un est même venu assister à votre cours ! Mais, il a l’air bizarre....
Interpellé par ce dernier propos, Satan tourna la tête en direction de Buu, qui lui fit un immense sourire. Le Terrien se figea, son visage se liquéfiant rapidement. Interloqué, Buu crut que son ami était submergé par la terreur et l’envie de fuir, ne voyant que le monstre qui leur avait fait tant de mal. Déçu et en colère, Buu songea à s’en aller sans dire un mot, avant d’entendre faiblement :
– B.. Bu…. Buu ? C’est bien toi ? Tu es revenu ?
Buu braqua de nouveau ses yeux sur Satan, et ce qu’il vit l’ébranla. Ce n’était pas l’émotion de la peur qu’il constatait, ou du moins était-elle mineure. C’était celle de la joie.
– Vous ! S’écria Satan en direction de ses élèves, en faisant un large geste de la main. Allez vous entraîner dans la salle de musculation. Quand je reviens, je veux voir de la sueur, des appareils cassés par l’effort, compris ? Maintenant !
– O… Oui ! répondirent-ils en choeur.
Les combattants novices sortirent rapidement, non sans jeter un coup d’oeil intrigué à Satan et à Buu plus loin. Qui était donc ce mystérieux bonhomme au corps rose ? Un ami de leur maître ? Il semblait provoquer une curieuse réaction chez le héros de la Terre. Et… Il leur rappelait quelque chose.
Une fois la porte refermée, Satan poussa un soupir, alors que Buu avançait vers lui silencieusement. Le Terrien leva son visage vers lui, des larmes coulant de ses joues. Il se précipita vers le Djinn, et passa ses bras autour de sa taille, étant à peine assez grand pour atteindre son abdomen. Perturbé, Buu ne sut comment réagir, alors que Satan débitait dans un flot entrecoupé de sanglots :
– Tu es de retour ! C’est merveilleux ! Un an sans nouvelles, c’était impossible de savoir ce que tu devenais ! Et Videl qui est partie dans l’espace pour te retrouver, elle voulait retrouver ce freluquet de petit ami qu’elle avait, et j’avais tant peur qu’elle soit en danger ! Mais j’étais certain que tu ne lui ferais pas de mal ! Si tu es là, c’est qu’elle t’a trouvé ! Ou alors… Tu es venu sans le savoir, et elle est perdue dans l’espace ! Oh non, je dois vite aller la sauver, je…
– Du calme ! s’affola Buu en le saisissant par les épaules et en tentant de le repousser. Videl va bien ! Je suis rentré avec elle, elle est à la capitale de l’Ouest depuis plusieurs jours !
– Vraiment ? répondit Satan dans un reniflement sonore. C’est formidable ! Elle ne m’a pas appelé pour donner des nouvelles pourtant… Mais ce n’est pas grave, si elle va bien ! Oh, Buu, tu m’as tellement manqué, mon ami !
Buu ne savait pas quoi répondre devant une telle réaction. Il s’était attendu à voir Satan un peu effrayé, peut-être même raviver en lui un traumatisme après le massacre qu’il avait opéré quand il était devenu Super Buu… Mais non. Le Terrien était heureux de retrouver le Djinn, même après ce qui s’était passé, même avec son apparence.
– Je… suis content de te retrouver aussi, Satan, bredouilla Buu en essayant de reprendre contenance. Tu n’as pas l’air d’avoir changé depuis que je suis parti.
– Et toi donc ! Regarde-toi, toujours aussi grand et rose ! Tu es exactement pareil que la dernière fois que je t’ai vu ! Quand…
Satan s’interrompit, et Buu se rappela que l’humain avait assisté à la victoire finale du Djinn contre les Saiyans, en absorbant Son Gokû. Après avoir demandé à Dende de ressusciter tout le monde, Buu était parti sans se soucier un instant de Satan, et ce dernier ne l’avait pas revu. La dernière image que son ami devait donc avoir de lui était donc celle du monstre qui avait gagné. Ce qui renforca sa perplexité.
– Quand j’ai remporté la victoire, pas vrai ? Finit-il d’un ton ironique. Dis-moi, Satan, je ne comprends pas ta réaction. Tu devrais avoir peur de moi, non ? J’ai tué tout le monde, j’ai transformé plein de gens en bonbons, la Terre n’était plus qu’un désert après mon passage ! Pourquoi sembles-tu si ravi de me voir ?
– Mais, mais… ça tombe sous le sens ! rétorqua Satan, l’air choqué. Tu as peut-être éliminé toute l’humanité, et même, tu as mangé ma fille, mais… J’ignore la façon dont tu t’y es pris, mais tu as ressuscité tout le monde, et tu as laissé la planète en paix ! Je me souviens, quand tu t’étais transformé après que ce criminel m’ait tiré dessus… Tu étais différent, mais tu m’avais épargné, tu semblais me reconnaître. J’ai su qu’au fond de toi, tu étais resté le même, gentil et joueur. Que tu étais resté mon Buu, mon ami…
Satan détourna ses yeux remplis de larmes, gêné et un peu effrayé par la réaction de Buu. Ce dernier lui-même sentait des frissons d’émotions traverser son corps, jusqu’à humidifier ses yeux.
Les proches de Gokû, Dende, Kame Sennin. Même s’ils avaient fini par s’accoutumer à lui au bout de quelques instants, ils avaient eu une réaction de frayeur et de méfiance à son encontre. De l’hostilité, même. Mais Satan était sincèrement ravi de le voir. Même s’il n’était plus le gros ballon naïf qu’il fut en le rencontrant, Satan croyait en lui et en leur amitié. Et cela toucha profondément le Djinn qui attrapa le champion du monde pour le serrer contre lui.
– B… Buu… ?
– Merci… merci, Satan, murmura Buu en fermant les yeux. Viens, allons faire un tour, j’ai tant de choses à te raconter… Mon ami !
Durant les heures qui suivirent, Buu et Satan parcoururent les rues de la ville en toute liberté. Les habitants reconnaissaient Satan et l’acclamaient, avant de le voir accompagnés de Buu. Ils se souvenaient surtout de lui pour le monstre énorme qu’il était, et qui leur avait fait tant de mal. Pour certains, ils ne faisaient pas le rapprochement avec le Majin Buu enrôbé. D’autres cependant voyaient une ressemblance frappante, dans la couleur de peau, la crête et les yeux pétillants de malice. Terrifiés, ils n’osèrent pas approcher ni attirer l’attention du Djinn, ayant le sentiment que Satan gérait la situation, et négociait avec la créature.
Ils étaient si loin de la vérité. Satan et Buu passaient au contraire un moment de partage et de joie immense. Alors que Satan racontait comment l’humanité tentait de reprendre pied après la bataille de l’an passé, Buu lui faisait part de l’ensemble de son parcours spatial.
– Et donc, il m’arrive encore de voir des gens me dire “C’est vraiment arrivé, ces choses horribles avec ce sorcier et son esclave tout rose” ? Et moi, je leur réponds : “Oui, mais j’ai écrasé ce poux tellement laid d’un simple punch, et quant à son Majin Buu, j’ai réussi à le calmer, vous n’avez plus rien à craindre de lui !”. Tu m’excuseras, Buu, c’était le seul moyen de les rassurer, car ils ne savaient pas si ton existence était vraie ou si c’était juste un cauchemar.. Videl refusait de laisser tomber son petit ami, et provoquait des affolements partout à dire “Il me faut un vaisseau spatial, je vais le retrouver !”. Et je refusais de cacher ton existence. J’ai fait de mon mieux pour les apaiser, avec ma version..
– Hin, tu as bien fait, Satan, ricana Buu en posant une main sur son épaule. Je me fiche qu’ils aient peur de moi ou qu’ils m’admirent. C’est le peuple que toi et les autres avez défendu de toutes vos forces, avec ardeur et courage. Vous avez mon respect, et j’ai promis de laisser la Terre en paix. Je tiendrai parole. Tu es leur héros, et si je peux avoir une bonne image auprès d’eux, je t’en remercie. Je n’aime pas trop l’idée de rester un monstre dans leur tête. Si ça peut t’aider, fais comme bon te semble, je jouerai le jeu.
– Haha, au point où on en est, je n’ai aucun problème à dire que nous sommes amis ! D’ailleurs, tu m’as dit que pendant ton voyage, tu as aidé des gens ? Je suis heureux de voir que tu as pu te détourner de ces jeux idiots de tueries de masse que Babidi et son père t’avaient mis dans le crâne !
– En effet, mais… Je t’ai aussi dit que j’ai tué de nombreuses personnes, et que j’en ai absorbé une certaine quantité. Qu’est-ce que tu penses de ça ?
– Que personne ne peut te faire la morale, et surtout pas moi, rétorqua Satan en se grattant la tête. Tu étais perdu, et tu voulais trouver ton identité, non ? D’après ce que tu m’as raconté, tu as des regrets d’avoir tué par pur plaisir, et d’avoir failli retomber dans tes travers d’avant, non ? Alors, tu n’es pas un monstre. Rappelle-toi ces deux criminels qui nous ont attaqué, à l’époque. Si je n’avais pas retenu mes coups, je les aurais tués à force de les frapper. Quant à toi, pour sauver l’humanité, j’ai tout fait pour nous débarrasser de toi, les explosifs, le poison… Je ne pensais qu’à moi et mon image. Mais c’était avant de connaître, et de voir le bon fond en toi. Tu m’as changé tout comme tu as changé. Maintenant, je ne pense plus seulement à ma petite personne et à ma position. Je prends plus à coeur les désirs de Videl et des autres, j’essaie d’aider les habitants qui m’admirent à aller de l’avant… Tout ça, c’est grâce à toi, Buu !
Embarrassé, ce dernier leva les yeux en direction du ciel. Même en commettant des actes monstrueux, il était pardonné et même compris. Cela le déstabilisait d’autant plus. Le meurtre faisait partie de sa nature. Il savait que durant son existence, il continuerait d’absorber des talents, et d’ôter la vie. Mais devait-il le faire pour une noble cause ? Parviendrait-il encore à tuer de sang-froid, sans raison aucune ?
– Je ne suis pas encore certain d’avoir totalement changé, finit-il par dire d’un ton soucieux. Mais, je suis sûr d’une chose. Même si j’aime toujours me battre et faire naître la peur chez les autres… J’aime aussi les voir sourire. C’est toi qui m’a appris la valeur de la vie, Satan. Que je le veuille ou non, ton amitié m’a transformé, et même si je ne suis plus la grosse boule de gomme que tu as connue, mon affection demeure la même pour toi. Tout comme pour Videl. Rassure-toi, pour vous, et en hommage à ceux qui ont vaillamment combattu contre moi, je te promets de ne plus me détourner de mon but, et de ne pas me laisser aller trop souvent à des envies cruelles.
– Euuuh…, fit Satan en devenant blême. Quel but, déjà ?
Satan espérait changer de sujet de conversation, et cette question se grava au fer rouge dans l’esprit de Buu, dont le visage s’éclaira d’une pure joie innocente.
– Je veux connaître l’univers ! Découvrir ses merveilles, résoudre ses mystères, connaître jusqu’au plus insignifiant des organismes ! Il est sans limites, chaque petite chose existe pour une raison ou une autre, et je veux tout comprendre ! Ses comètes, ses planètes, ses étoiles et le ciel, tel un rêve éternel où le temps même s'efface pour faire place à l'espace infini ! Et je ne veux plus vivre sous l’égide de “Majin Buu”, seulement Buu, le meilleur de l’univers ! Les êtres les plus talentueux vivront à travers moi, ils contribueront à ma gloire et à l’élévation de notre monde à son âge d’or éternel ! J’exalterai la beauté de l’Univers à son paroxysme, ha ha ha !
Plus il parlait, et plus Buu élevait le son de sa voix. Tous les passants le dévisageaient avec beaucoup de crainte et d’anxiété. Mais Buu n’en avait cure. Il retrouvait son objectif initial : s’émanciper de la créature manichéenne et destructrice qu’il était, pour se hisser au sommet de la création. Sa lutte incessante entre le bien et le mal n’avait que trop duré.
– Je ne veux plus me prendre la tête, Satan. Je tuerai qui je veux. Je sauverai les faibles comme je l’entends. Ceux qui le mériteront, qui n’ont pas demandé à subir les exubérations des privilégiés, ou la cruauté de la nature ! J’exhiberai la beauté des mondes multiples, je créerai des oeuvres plus magistrales les unes que les autres, je développerai la technologie la plus avancée ! L’univers ne me verra plus comme une bête assoiffée de sang et de bonbons, mais comme Buu, celui qui l’aura conquis ! Aimé et craint, l’explorateur qui a traversé l’enfer pour offrir le paradis à ceux qui le vaudront ! Je régnerai sur ce paradis de connaissances, et toi, mon ami, tu en es la genèse, et l’un des piliers !
Il saisit Satan par l’épaule et continua sa marche tranquillement avec son ami Terrien, alors que celui-ci l’observait avec des yeux exorbités, n’ayant pas compris un seul mot de ce que Buu avait dit. Néanmoins, une chose était certaine. Buu avait dépassé son complexe identitaire, et s’était retrouvé pour de bon. Le Buu qui avait épargné la Terre, et qui était empli d’une joie de vivre unique et enivrante. Et pour cela, Satan était heureux, bien qu’apeuré comme à son habitude.
Quant aux Terriens qui les observaient et assistaient à ce spectacle sidérant, Buu ne le saura pas avant longtemps, mais par la suite, Satan fut de nouveau glorifié comme celui qui avait maîtrisé l’alien rose surpuissant, et qui l’avait pacifié pour qu’il ne menace jamais la Terre et ses habitants. Cependant, ils connaîtraient la totalité de ses histoires dans l’espace, et nombre d’entre elles leur donneraient des sueurs froides, et de quoi réfléchir à ce qui pourrait leur arriver en cas de dérapage….
À la fin de la journée, Buu et Satan se tinrent devant le parvis du dojo. Même s’il avait été effrayant pour l’humain d’accompagner le grand Djinn en public avec ses éclats de rire démentiels, il avait retrouvé son Buu, même s’il avait changé de forme. C’était toujours le même démon joueur et curieux, même s’il était devenu bien plus intelligent, mais aussi imprévisible et versatile. Il avait le sentiment d’avoir remis Buu sur le bon chemin, et cela le conforta dans son utilité et la sincérité de leur amitié.
Toutefois, avant de se quitter, Satan interpella timidement Buu avec une dernière question :
– Tu sais, Buu… Je n’ai aucun problème avec toi, mais… Je ne crois pas que ma fille laissera tomber si facilement. Tu ne voudrais pas relâcher ces types en kimono orange que tu as absorbés ? Tu es invincible, tu es le plus fort, et tu gagneras en toutes circonstances, ce n’est pas assez pour toi ? C’est quelque chose de mal que de priver leurs familles de leurs --
– Non, l’interrompit Buu d’un ton qui ne souffrait aucune réplique. Je suis désolé, Satan, mais ils m’appartiennent pour l’éternité, comme tous les autres, et tous ceux qui viendront me compléter. Aucun d’entre eux n’aura de traitement de faveur. Ils sont les matériaux de mon évolution, et les perdre reviendrait à régresser. Surtout Son Gohan et sa petite troupe. D’autant que tu sous-estimes ces Saiyans : de l’entraînement, et ils sont capables de tout ! Je ne prendrai pas ce risque. Dis à ta fille de cesser de me poursuivre. Sa place est sur Terre, avec toi.
Peu désireux de poursuivre cette conversation, Buu offrit un dernier sourire attendri à son ami et se téléporta, laissant Satan pantois devant la porte de son dojo.
Ainsi, pendant deux semaines, Buu se mêla à la population terrienne, rendant visite occasionnellement à ceux qu’ils pouvaient considérer comme une “famille”. Régulièrement, il se rendait auprès de Kame Sennin et Dende, qui l’éclairaient de leurs conseils avisés. Quant à Chichi, Kulilin, Yamcha et les autres, ils apprirent à connaître Buu de façon plus approfondie, ressentant de la compassion pour l’histoire tragique de sa vie sous la coupe des sorciers. Mais ils avaient toujours l'espoir de revoir les absorbés un jour. Ils voyaient désormais Buu davantage comme un ami qu’il ne valait mieux pas contrarier. Bien qu’emplie de chagrin, Chichi captait souvent des traits qu’elles reconnaissaient en Buu, appartenant à Son Gokû et ses enfants. Et elle se réconforta un minimum en se disant que grâce à leur sacrifice, la plus grande menace de l’univers était désormais un allié de confiance. Typique de son cher mari, dont la capacité à convertir d’anciens ennemis en amis était une de ses plus belles qualités.
Quant à Videl, bien qu’elle ait pu approcher quelquefois le Djinn, à chaque fois qu’elle tentait le coup de l’émotion en mentionnant la gentillesse de Buu ou son amitié avec son paternel, le démon levait automatiquement les yeux au ciel et se téléportait sans prévenir, laissant la jeune fille irritée et déterminée.
Le reste du temps, Buu se plaisait à vivre une petite retraite tranquille dans les montagnes, observant le ciel, jouant avec la Dragon Ball à quatre étoiles qu’il avait trouvée.
Les Dragon Balls…
La clé de l’histoire des Terriens, le soleil autour duquel leurs courtes existences avaient tourné.
Buu se fichait pas mal de ces boules dont le pouvoir était insignifiant comparé au sien. Grâce à ses captifs, il savait pertinemment que Shenron ne pouvait rien contre lui. Jamais il n’aurait le pouvoir de libérer les prisonniers de son corps. En revanche, ce dragon de malheur pouvait trouver des solutions détournées pour l’atteindre, comme téléporter Videl tous les ans auprès de lui, ou lui donner la faculté de le retrouver facilement. Buu savait qu’il aurait autre chose à faire que de la ramener à chaque fois. Il lui fallait trouver un moyen de neutraliser les Dragon Balls, sans faire de mal à Dende, car jamais il ne lèverait la main sur le petit Namek.
À ce moment, Buu n’en avait pas encore conscience, mais la solution la plus évidente n’était pas du tout dans la liste de ses idées. Pourtant, elle aurait plus tard une importance particulière.
À la place, Buu poussa un soupir de lassitude et se contenta de tirer le bras en arrière, prenant un peu d’élan, pour ensuite expédier la boule à quatre étoiles loin dans l’horizon céleste. Le Djinn ignorait si cela suffirait. Peut-être Dende en créerait-il un nouveau. Peut-être le dieu de la Terre appellerait-il à lui le précieux globe de cristal à lui. Après tout, le doyen des Nameks l’avait fait, après le génocide commis par Freeza. Mais Buu ne voulait pas se prendre la tête avec ça. Arriverait ce qui arrivera.
Quelques temps plus tard.
Buu se trouvait au sein de la Capitale de l’Ouest, dans le jardin extérieur de la Capsule Corporation. Il profitait d’un dernier instant avec Chichi, Satan, Videl et tous les autres avant son nouveau départ dans l’espace. Seule Videl observait le Djinn avec un regard effronté. Malgré la nouvelle attitude amicale de Buu, elle était loin d’avoir abandonné l’idée de retrouver Son Gohan un jour. Buu était partagé entre l’amusement et l’agacement. Visiblement, il se pourrait qu’un jour, il la retrouve dans l’espace à nouveau. Et il n’était pas sûr d’avoir autant de patience que maintenant.
Après avoir partagé un ultime repas avec sa “famille” terrienne, Buu s’exclama en s’écartant un peu du groupe :
– Bon ! Ce furent plusieurs semaines merveilleuses que nous avons passées ensemble ! Une fois de plus… Vous m’avez sauvé. À nouveau, je réitère mon affection et mon amitié à votre égard. J’espère qu’un jour, vous saurez m’accepter complètement tel que je suis, et que vous n’aurez plus aucun repli devant moi. Sachez que je ferai mon possible pour vous rendre visite de temps en temps, et que je n’oublierai jamais la Terre. Vous comptez tous pour moi. Et vous pourrez compter sur moi.
Chichi et tous les autres regardèrent dans des directions différentes, mal à l’aise et incertains de la marche à suivre. Au cours de ces multiples journées, Buu s’était montré d’une amabilité rare et d’une joie contagieuse. Cela était encore très étrange pour eux, mais sa familiarité et sa nouvelle stabilité mentale avaient contribué à l’intégrer un peu plus dans leurs vies. Même si, et cela ne changerait jamais, il ne remplacerait jamais vraiment leurs proches, ou leurs enfants.
Buu n’attendait néanmoins pas de réponse de leur part. Il sourit en fermant les yeux, et se prépara à décoller.
C’est alors que quatre silhouettes surgirent soudainement autour de lui. Buu eut à peine le temps de les détecter qu’un bruit d’explosion se fit entendre au-dessus de sa tête, révélant un coffre-fort dans les airs. Quatre voix s’exclamèrent alors en simultané :
– Mafûba !
Buu commença à se sentir happé par quatre puissants tourbillons verdâtres qui se dirigeaient vers les cieux, en direction du contenant. D’abord surpris par la manoeuvre, il poussa un sourire ravi, et s’employa à divers mouvements ultra-rapides autour de lui. Rapidement, il prit le contrôle du maelstrom et le redirigea en direction de l’espace avec une puissance affolante. Chichi, Kulilin et les autres tombèrent à terre sous la force de la rafale de vent produite, tandis que Buu ricanait doucement, en se retournant face à l’auteur de cette malicieuse embuscale.
En face de lui se tenaient quatre Tenshinhan essoufflés. Le Terrien avait mis toute sa force dans ses Mafûbas multiples, tentant un assaut surprise et original pour être sûr de ne pas manquer son coup. Malheureusement pour lui, Buu avait immédiatement réagi en sentant la nature de l’attaque. Son temps de réaction était beaucoup trop rapide, et il avait ressenti les mouvements des quatre clones avant même qu’ils ne lancent leur attaque.
Le coffre retomba lourdement sur le sol, quelques mètres plus loin. Buu jeta un coup d’oeil amusé au bloc métallique, et allongea prestement sa crête pour le détruire d’un coup vif. Il reposa ses yeux moqueurs sur le Terrien qui se réunifia, à bout de souffle.
– Gaah… aaah... , respira difficilement Tenshinhan.
– Eh bien, eh bien…, susurra Buu en avançant lentement vers lui. Visiblement, tu n’as pas compris la leçon de la dernière fois. Tu oses encore me résister, et essayer de t’en prendre à moi ? Je pensais pourtant que tous les Terriens avaient admis ma supériorité…
Tandis qu’il avançait vers lui en plissant les yeux d’un air plus menaçant, Tenshinhan se braqua, prêt à lutter. Plus loin, Kulilin disait, le visage mortifié :
– Tenshinhan… Non…
– Aaah… Qu’est-ce que tu attends pour m’attaquer, alors ? fit le Terrien aux trois yeux, préparé à se défendre. Ne crois pas que j’ai oublié tout ce que tu as fait ! Je te revois encore faire souffrir le fils de Son Gokû, et massacrer l’humanité ! Tu as peut-être changé aux yeux de tous, mais tu es trop puissant, trop dangereux ! Tu dois être neutralisé !
Buu s’arrêta, l’iris cramoisi de ses yeux étincelant d’une lueur de colère. La troupe se mit à trembler, alors que Tenshinhan s’apprêtait à se jeter de désespoir sur le Djinn. C’est alors que Buu éclata d’un rire empreint de joie et de soulagement, à la grande surprise des Terriens.
– Ha ! Ha ha ha ! Ha ha ha ha ! Formidable ! Merveilleux ! Si tu savais à quel point ton effronterie me ravit, humain !
– Que… Qu’est-ce que tu dis là ? répliqua Tenshinhan, choqué.
– Non mais, sais-tu seulement ce que tu viens de faire ? Tu m’as donné des frissons, l’espace d’un instant ! Ton inventivité, ta détermination, je trouve cela admirable !
Quelques temps plus tôt, Buu se serait senti menacé par une telle tentative, même infructueuse. Mais il était enfin stable, et il se savait intouchable, d’autant plus par des techniques tel que le Mafûba, dont il connaissait la contre-attaque. Mais là, Tenshinhan venait de faire une belle démonstration, et il lui pardonnait d’avoir encore des pensées négatives à son encontre. En fait, il était peut-être bien la meilleure source d’amusement qu’il puisse avoir.
– Je ne te tuerai pas, humain, dit-il en ricanant. Je ne t’absorberai pas non plus. Ton talent est certain, c’est vrai, mais il est bien plus intéressant quand il t’appartient. Qui sait ce que tu vas inventer la prochaine fois ? J’accepte ton ressentiment, Tenshinhan. Entraîne-toi, imagine de nouvelles choses, et essaie donc de m’avoir ! Je t’attendrai, et je contrerai chacune de tes tentatives. Je te défie de parvenir à me toucher. Surprends-moi !
Il se retourna, laissant Tenshinhan complètement paralysé par l’étonnement et l’émoi. Tandis que Buu s’éloignait pour prendre son envol, il s’arrêta et se retourna une dernière fois, pour dire à l’humain d’un air malicieux mais sadique :
– Juste une chose, que tu devrais garder en mémoire… À chaque jour qui passe, l’écart entre nous se creuse de façon exponentielle. Essaie de ne pas sombrer dans le désespoir !
Sur ces mots, il s’envola en vitesse, et adressa à l’assistance ses adieux d’un geste amical de la main :
– À la revoyure, les amis ! Je reviendrai vite !
Alors qu’il disparaissait dans l’horizon céleste, Chichi posa son regard sur le sol, complètement déboussolée et ne sachant quoi penser. Une larme coula de sa joue, sans qu’elle se rende compte que Videl l’observait silencieusement. Alors que son père se tenait derrière elle et contemplait le ciel en agitant la main, elle réaffirma intérieurement sa détermination.
Elle le retrouverait.
Et elle récupérerait tout le monde.
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