DB Multiverse
Dragon Ball Multiverse, le roman
Écriture par Loïc Solaris & Arctika
Adaptation par Loïc Solaris & Salagir
Relecture par Koragg
Avec bien plus de détails, redécouvrez l'histoire de DBM. Cette novélisation est vérifiée par Salagir, elle contient également des ajouts de son cru, qui n'étaient pas racontables en manga, c'est donc un véritable annexe à la BD !
Ce manga est en pause. La suite arrivera bientôt...
Intro
Partie 0 :0Partie 1 :12345
Round 1-1
Partie 2 :678910Partie 3 :1112131415
Partie 4 :1617181920
Partie 5 :2122232425
Partie 6 :2627282930
Lunch
Partie 7 :3132333435Round 1-2
Partie 8 :3637383940Partie 9 :4142434445
Partie 10 :4647484950
Partie 11 :5152535455
Partie 12 :5657585960
Partie 13 :6162636465
Partie 14 :6667686970
Night 1
Partie 15 :7172737475Partie 16 :7677787980
Partie 17 :8182838485
Partie 18 :8687888990
Round 2-1
Partie 19 :9192939495Partie 20 :96979899100
Round 2-2
Partie 21 :101102103104105Partie 22 :106107108109110
Partie 23 :111112113114115
Night 2
Partie 24 :116117118119120Round 3
Partie 25 :121122123124125Partie 26 :126127128129130
Partie 27 :131132133134135
Partie 28 :136137138139140
Partie 29 :141142143144145
Partie 30 :146147148149150
Partie 31 :151152153154155
Partie 32 :156157158159160
Partie 33 :161162163164165
Dans la salle de l’esprit et du temps…
Son Bra regardait par terre, silencieuse et renfrognée. Vegetto lui faisait face, et la toisait avec sévérité.
– Nous devons régler ton problème de self-contrôle, dit-il d’une voix ferme. Tu t’es laissée emporter, et tu as failli détruire la Terre. Gohan a dû t’assommer pour te calmer, tu te rends compte ?
– … L’ai pas fait exprès, murmura Son Bra en s’obstinant à regarder au sol.
– Tu dois apprendre à te maîtriser, poursuivit Vegetto. Pour commencer, transforme-toi en Super Saiyan.
– Je peux pas, grogna sa fille. Il faut que je sois en colère.
– C’est bien le problème, fit Vegetto. Qu’est-ce qui a provoqué ta première transformation ? Pourquoi t’es-tu mise en colère ?
– J’suis trop faible, c’est tout ! T’es le plus fort de l’univers, et on dit que je suis forte aussi, mais je peux même pas vous toucher !
– Gohan te l’a dit, non ? Tu n’as que six ans. Ton pouvoir sera bien plus facile à contrôler en grandissant, c’est pour cela que tu t’entraînes avec moi. Mais tu as été trop impulsive, et tes émotions t’ont submergée. Tu dois les canaliser, ne pas te laisser emporter par la colère. Ici, c’est l’endroit parfait pour t’y exercer. Tu ne risqueras pas de tuer quelqu’un par inadvertance.
– J’suis désolée…, grommela Son Bra d’une voix faible.
– Si tu veux devenir une guerrière, tu dois tenir compte de ça, Son Bra. La Terre est notre maison, il y a ta famille, dessus. Tu n’es pas supposée lui faire du mal, encore moins la détruire. Tu disais qu’il n’y a pas de règles. Mais seuls les êtres sans foi ni loi les outrepassent, comme Freeza, Cell, Majin Buu ; des crapules et des destructeurs. Nous sommes les protecteurs des habitants de ce monde. Si nous l’oublions, nous ne valons pas mieux qu’eux. Comprends-tu maintenant ?
– Oui…
Son Bra écoutait difficilement les paroles de son père. Tout ce qui l’intéressait, c’était en finir avec ces reproches, et passer enfin à l’entraînement. Si elle lui obéissait, elle contrôlerait le Super Saiyan et pourrait enfin franchir une étape supplémentaire. Elle était trop excitée par le développement de sa puissance pour penser aux conséquences. S’il y avait un problème, ils pouvaient toujours le régler avec les Dragon Balls ou la toute-puissance de son père…
– Très bien ! Commençons sans plus attendre, dans ce cas ! s’exclama Vegetto en tapant dans ses mains.
Père et fille se réunirent dans l’espace vide et infini de la Salle de l’esprit et du temps.
– Alors, que pourrais-je faire pour te mettre en colère…
Vegetto réfléchit sous le regard dubitatif de sa fille. Son expérience de père était dérisoire. Même s’il détestait cette idée, il allait devoir s’inspirer des souvenirs de Son Gokû et Vegeta. Gohan, Goten et Trunks restaient leurs enfants à l’origine, et demeuraient les siens, mais une certaine distance le séparait d’eux. Ils n’avaient pas été des pères extraordinaires pour eux, et surtout pas Vegeta. Et cette fois, Son Bra était son enfant, elle était issue de lui.
Pour mettre Son Gohan en colère, à l’époque, il avait dû lui demander d’imaginer Freeza, en train de tuer cruellement ses proches. Le processus avait été long, mais Gohan avait finalement atteint le stade de Super Saiyan, et l’avait très vite maîtrisé.
Dans le cas de Son Bra, c’était plus délicat. Elle n’avait pas le vécu de Gohan, elle n’avait donc pas conscience de l’importance et de la valeur des choses.
Bien plus puissante, elle ne gérait pas ses émotions et agissait comme une gamine capricieuse. Son énergie lui montait à la tête et elle perdait le contrôle. Mais elle n’était déjà pas capable de la libérer naturellement. Il fallait d’abord la faire ressurgir pour passer à l’étape suivante.
Il avait bien une idée. C’était la seule à laquelle il pensait. Sans le savoir, exactement au même moment dans d’autres univers, l’une de ses parties, Son Gokû, l’appliquait en face d’un jeune prodige humain dont il avait lui aussi rêvé.
“Si c’est comme ça… Tant pis !”
– Très bien…, finit-il par dire. Hum… Ramène-toi, petite idiote ! Je vais t’apprendre comment on fait !
Son Bra le regarda, estomaquée. Un silence pesant s’installa entre la fillette et son père qui ne savait plus où se mettre.
– Tu m’as appelée comment ? demanda Son Bra d’une voix chamboulée.
– Euh… Tu as bien entendu, s’affirma Vegetto. Les petites pestes comme toi, il faut les provoquer méchamment ! Tu veux devenir une Super Saiyanne ? Alors ne fais pas la mauviette, et viens te battre, espèce de plouc !
Son Bra restait immobile, sidérée. Quelle mouche piquait donc son père ? Il avait toujours été assez sévère avec elle, mais jamais il ne l’avait insultée. Elle ne ressentait pas de la colère, mais de l’étonnement, et du malaise.
Vegetto lui-même était assez gêné par ses propres paroles, mais il persista. Sans voir le regard éploré de sa fille, il poussa sa brusquerie jusqu’au bout pour la faire réagir comme il l’espérait.
– Alors, qu’est-ce que tu attends ? Tu vas faire comme les fillettes de ton âge et te faire dessus ? Tu es une grande fille pourtant, pas vrai ? Alors debout, et transforme-toi ! Si tu veux me suivre dans l’univers et devenir aussi forte que moi, arrête de faire ta pleurnicharde ! Tu es ma fille, alors ne me fais pas honte devant tout le monde, empotée, lâche-toi !
Choquée, Son Bra fut incapable de répondre quoi que ce soit. Son propre père insinuait qu’elle était… Faible ? Banale ? Une gamine stupide ?
Alors qu’elle encaissait ces phrases brutales, Vegetto se sentit pousser une verve de plus en plus intense. Quelque part en lui, le côté hautain de Vegeta se confrontait à la maladresse innocente de Son Gokû. Incapable de la moindre pédagogie envers sa fille, le Saiyan s’enfonçait dans un sentiment complexe de fierté mêlée de malaise. Pour lui, il était inconcevable que sa propre fille, le fruit de ses entrailles, l’héritière de l’être le plus puissant de l’univers, puisse volontairement menacer la Terre et perdre le contrôle de son pouvoir. Car si elle n’y parvenait pas, les avertissements des Kaiôshins et du Doyen des Nameks pourraient devenir réalité, et refléter le présage de sa propre instabilité…
Il prenait en considération le fait que Son Bra était née avec une puissance gargantuesque, et pour son jeune âge, cela devait être difficile. Elle n’était qu’une enfant tiraillée par une énergie qui lui échappait. Une seule autre personne dans l’univers avait été confrontée au même problème, et il s’agissait de Broly, le Super Saiyan Légendaire. Heureusement, Vegetto était bien meilleur que Paragus pour gérer son enfant. Pas besoin d’un diadème pour le contrôler. Il valait mieux le conduire naturellement sur le contrôle de soi. Comme lui-même travaillait dessus.
Mais ce qu’il oubliait, paradoxalement, c’est que, justement, Son Bra, n’était qu’une enfant…
Dans la tête de la fillette se mélangeaient un tas d’émotions confuses. Ce qui ressortait principalement, c'était la confusion, la peine et la colère. Mais pas celle qu’attendait Vegetto. Il s’agissait d’une furie capricieuse, exacerbée par son sang Saiyan. Ce que l’être fusionné n’avait pas pris en compte, c’est que Son Bra tenait bien plus de Bulma et son origine terrienne que ce qu’il pensait. Et cette parenté hors du commun avait produit comme résultat une vraie bombe à retardement incontrôlable.
D’un seul coup, Son Bra se transforma en Super Saiyan, et regarda son père d’un air mauvais, les larmes aux yeux.
– Parfait ! s’exclama Vegetto d’un air ravi. Alors mainte--
Un Kikoha lancé en pleine figure vint l’interrompre. Il ne prit aucun dégât, mais son visage était couvert de suie noire. Stupéfait, il vit la jeune fillette le prendre pour cible.
– Je te déteste ! s’écria-t-elle. Pourquoi tu dis des choses méchantes comme ça, j’ai rien fait de mal, moi !
– C… Calme-toi, Son Bra ! s’exclama Vegetto en paniquant. Regarde, tu es Super Saiyan, ça a fonctionné !
– M’en fiche ! rugit Son Bra en s’enfonçant dans son caractère d’enfant capricieux.
Et elle poursuivit son assaut, tandis que Vegetto ne savait pas comment réagir.
Durant deux jours, ce spectacle continua. Vegetto avait beau tenter diverses approches, il avait perdu l’admiration de sa fille, qui s’entêtait à ne plus l’écouter. Elle parvenait à se transformer par moments, mais Super Saiyan ou non, elle balançait des attaques énergétiques à tout va et refusait ses conseils.
Couvert de suie, ses vêtements se déchirant de plus en plus, Vegetto passa rapidement de l’étonnement à la frustration et à l’impatience. Sa fille était décidément trop chaotique à gérer pour lui. Il ne parvenait pas à la cerner et à trouver une approche adaptée. Mais il n’avait pas envie de se prendre la tête plus longtemps. Si cette gamine refusait de l’écouter, son propre père, le grand Vegetto, c’était son problème. Il n’avait pas de temps à perdre avec cette tâche ingrate qui n'avançait pas, et il ne voulait pas y passer des journées entières.
À cet instant, il ne prit pas conscience que ce qu’il reprochait à Son Bra pouvait se retrouver chez lui aussi. Embourbé dans ses anciennes expériences malgré le rejet de ses vies passées, Vegetto n’en tirait plus que les pires erreurs : il n’avait plus aucune patience ni aucune délicatesse, et préférait fuir les problèmes plutôt que de les résoudre d’une autre manière.
C’est ainsi qu’il atteint le point de rupture et qu’il poussa d’un coup un hurlement de rage, face à une Son Bra terrorisée.
– J’en ai marre, tu me gonfles ! s’écria Vegetto en la pointant du doigt. J’essaie de t’apprendre à te maîtriser, mais tu ne fais même pas l’effort de m’écouter ! Si tu ne veux pas devenir plus fort en contrôlant ton pouvoir, alors débrouille-toi seule, mais gare à toi si tu détruis le moindre misérable bâtiment sur cette planète, tu es prévenue !
Sur ces mots, Vegetto sortit, alors que sa fille tremblait de tous ses membres. Au loin, elle entendit son père :
“Gamine stupide ! Elle n’écoute rien, n’obéit pas et s’emploie à tout compliquer ! Je n’en peux plus, je laisse tomber !”
Elle regarda vaguement dans le vide, ne ressentant qu’une profonde déception envers elle-même et son père, et une grande amertume.
Quelque chose s’était brisé entre eux.
Le silence régnait dans l’arène. On ne pouvait entendre aucun bruit. Pourtant, on pouvait facilement capter le bouillonnement intérieur qui mugissait dans la tête de Vegetto de l’univers 16. Son expression était toujours impossible à déchiffrer.
Alors que Buu de l’univers 4 l’observait, ses yeux pétillant de malice, ce fut Son Gokû qui, en fin de compte, prit la parole en premier :
– Quelle horreur, fit-il en se crispant. Babidi et ses esclaves n’y sont pas allés de main morte…
– Si je m’étais dépêché d’écraser cette larve, tout ça ne serait pas arrivé, cracha Vegeta avec hargne.
– Non, admit le Kaiôshin du Sud d’une voix emplie de regrets. Nous aurions dû expulser Babidi dès la défaite de Majin Buu. C’est notre faute et notre responsabilité.
– Ne vous chargez pas de ce fardeau, vénérable déité, lui dit Gast Carcolh. Le seul fautif est ce sorcier, qui a fomenté cet infâme complot. Vous ne pouviez pas prévoir une tentative de cette envergure.
Le Kaiôshin grommela de colère sous le regard amusé de Buu, qui était le véritable responsable de ce chaos. Si Babidi avait ourdi ce coup d’état à l’origine, le Djinn s’était plu à mettre en scène un spectacle sanglant de haute qualité, en contribuant au plan du sorcier.
Mais son attention ne quittait à aucun moment le plus grand guerrier de l’univers 16, qui ne réagissait toujours pas. Il ne semblait pas écouter la conversation, concentré sur l’adolescente qui continuait de pleurer au sol, à quelques pas devant lui…
Ce ne fut qu’une question de secondes avant que Vegetto franchisse lentement cette distance, avant de se positionner devant sa fille en larmes. Cette dernière trembla et s’obstina à regarder ailleurs.
Ce mouvement capta l’attention de tout le monde.
– Vegetto ? s’inquiéta Son Gokû en voyant son regard empli de mépris.
– Est-ce que ce que Buu nous a montré est la vérité, Son Bra ? demanda-t-il d’une voix froide. As-tu tué tous ces gens ?
Secouée de spasmes, Son Bra continua de regarder par terre en gémissant.
– Regarde-moi quand je te parle, et réponds-moi ! Je veux que tu me dises si tout cela s’est vraiment produit ! se crispa Vegetto.
Au prix d’un immense effort, la Saiyanne parvint à redresser sa tête, et plongea ses yeux embués de larmes chagrinées dans ceux, sévères, de son père.
– O… Oui…, murmura-t-elle d’une voix brisée. C’est… C’est ma faute, tout ce qui est arrivé…
Sans un mot, Vegetto la fixa sans sourciller. Puis, sans prévenir, il la gifla avec force, la mettant à terre.
Tout le monde se retourna vers eux, choqués par la scène. Tous, sauf Buu qui se délectait de l’action.
Choqué, Son Gokû s’exclama :
– Vegetto, qu’est-ce que tu fais ? Elle n’est plus avec Babidi !
– Silence, l’interrompit Vegetto. C’est tout ce que tu as à me répondre, Bra ? Tu crois que je vais être rassuré en sachant que tu as conscience de ce que tu as fait ?
– Je voulais pas, je te jure ! gémit-elle en grattant le sol. Je sais que c’est moi qui ai fait toutes ces horreurs, je le sais, mais je n’avais pas le contrôle !
La main de Vegetto repartit aussi sec, remettant Son Bra au sol sous les yeux interloqués de l’assistance.
– Contrôle ? gronda-t-il. Toute ta vie, on n’a fait que parler de self-contrôle, Son Bra ! Je me suis dévoué à faire en sorte que tu sois capable de te maîtriser un minimum, mais tous ces efforts n’ont servi à rien ! Tu as tué Goten par le passé sans aucun regret, et maintenant, tu oses pleurer devant moi alors que tu viens de trancher Gohan en deux ? Tu n’as fait AUCUN réel effort, et voilà les conséquences ! Je t’avais prévenue !
– Eh, attendez ! dit Uub d’un ton affolé. Ça ne rime à rien de vous montrer aussi violent, le combat s’est terminé avec la défaite de Babidi ! C’était lui, le vrai coupable, le responsable de tout ça, Son Bra n’était qu’un pion !
– Tu ne l’as pas entendue ? rétorqua Vegetto avec dédain. Elle a reconnu que c’était sa faute. Trop de fois, elle a dépassé les limites, elle a même tué l’un de ses frères, et crois-tu qu’elle a eu des remords ? Sa seule obsession, c’était de savoir si elle était devenue plus forte ! Elle n’a que ça en tête, quitte à s’en prendre au monde entier. Elle ne vaut pas mieux que Broly, ils sont aussi fous l’un que l’autre, elle vient de le prouver. Après ça, je ne peux pas rester sans réagir.
– En effet, si ces images sont vraies, Son Bra a commis des atrocités terribles, dit le Kaiôshin du Sud. Néanmoins, elle n’est pas la vraie responsable, comme l’a dit ce jeune humain. De plus, ce n’est pas le moment de la juger pour ses actes, nous avons d’autres priorités.
– Oh, si, c’est le bon moment. Je sais que Gohan ne me laisserait pas faire, toujours dans le rôle de la raison. Mais il n’est plus là, justement à cause de sa trop grande bonté. Cette fois, c’est à moi de faire ce qu’il faut, et de faire preuve de bon sens.
– Attends, tu ne vas quand même pas… ? commença à demander Trunks de l’univers 16.
Gotenks se crispa lui aussi en écoutant son père. Le Goten de l’univers 16 qui le composait ne savait que trop bien ce qu’il entendait par là. Partageant ses pensées et ses souvenirs, Trunks de l’univers 18 ressentit une profonde angoisse.
– Non ! s’exprimèrent-ils mutuellement par la voix de Gotenks.
Vegetto s’avança d’un pas vers Son Bra, et forma une courte lame d’énergie au bout de ses doigts tendus. Tout le monde tressaillit, horrifié par la scène et la réaction de la fusion. Son Bra se remit à pleurer de plus belle, se sachant condamnée.
– C’est excessif, Vegetto, ça n’a aucun sens ! s’écria Bra de l’univers 18 en les regardant à tour de rôle. Elle a lutté contre Babidi, elle ne voulait pas faire ça !
– Aussi similaires que vous puissiez être, vous n’êtes pas du tout pareilles, répliqua Vegetto. Trop de fois, elle a simulé des ébauches de regrets. Trop longtemps, elle s’est comportée comme une gamine exécrable, et elle a tué des innocents sans sourciller. Elle n’a aucun respect pour la vie des autres, et elle ne s’en fait que pour la sienne. Qu’importent ses excuses, elle a connu des sorciers plus terribles. Babidi n’est qu’un vermisseau en comparaison. Il est inconcevable qu’elle se soit faite avoir ! Je dois m’occuper d’elle maintenant avant qu’elle atteigne le niveau trois et que je ne puisse plus m’en occuper !
Bra de l’univers 18 se tourna désespérément vers tout le monde dans l’espoir que quelqu’un réagisse. Buu afficha une mine renfrognée et secoua la tête.
– C’est une affaire de famille, je n’ai pas mon mot là-dessus, qu’ils règlent ça entre eux, dit-il simplement.
C’est alors que Vegeta de l’univers 18 s’interposa entre Vegetto et Son Bra. Cette dernière leva un regard plein d’incompréhension au Saiyan qui lui tournait le dos, et faisait face à Vegetto, qui le dévisageait avec surprise.
– J’ai peine à croire ce que j’entends, gronda Vegeta en serrant les poings. Je peux comprendre ta colère, elle est justifiée. Mais tu oserais tuer ta propre fille de tes mains ?
– C’est mon devoir, cracha Vegetto. Son pouvoir est trop grand pour elle, et trop d’innocents ont payé de ses excès. J’ai tout fait pour la guider, mais elle n’entend rien, et n’hésite pas à se vendre au premier sorcier venu quand je suis loin d’elle pour se défouler ! Ne me fais pas la morale sur ce que doit être un bon père, je suis un garant de l’ordre avant tout !
– Parce que tu es irréprochable, sans doute ? se contenta de répondre Vegeta d’un ton furieux.
Vegetto demeura silencieux, mais son visage se durcit.
– C’est vrai, ce n’est pas un père que je vois devant moi, poursuivit Vegeta. Tu refuses de voir l’échec de ton éducation, et tu te caches derrière la facilité en n’assumant pas ton rôle. Ne vois-tu donc pas les larmes de ta fille ? Penses-tu vraiment qu’elle joue la comédie ? Es-tu si étriqué d’esprit ?
– La ferme, grogna la fusion en balayant ses propos. Tu ne sais rien de mon univers, ni de ma progéniture. Elle n’est pas une gentille fille innocente comme la tienne, mais une sauvage qui n’a aucune empathie et qui n’a soif que de violence. Je lui ai donné plusieurs chances, et voilà qu’elle saisit la première occasion pour se déchaîner dans toute sa cruauté ! Babidi n’est qu’une excuse pathétique. Ce n’est pas la première fois qu’elle massacre des innocents parce qu’elle perd le contrôle. Mais cette fois, je jure que ce sera la dernière.
D’un Kiaï, Vegetto propulsa Vegeta plusieurs mètres plus loin.
Ce qui se produisit par la suite ne laissa à personne le temps de réagir aux actions de Vegetto.
Son Bra le dévisagea avec horreur et panique.
– S… S’il te plaît, Papa, pardonne-moi… C’étaient ces voix, ces horribles cris...
En temps normal, son cœur de père aurait été atteint par les larmes de sa fille, qui semblait regretter avec sincérité ce qui s’était produit. Mais Vegetto avait atteint son ultime stade de patience envers elle.
Il avait fini par lui pardonner tous ses dérapages d’enfants. Il s’était montré raisonnable quand elle avait fait l’effort de se contrôler face à Zangya. Il avait subi son comportement d’adolescente rebelle, ses insultes et sa condescendance sur les conseils de Bulma, qui avait été relativement pareille au même âge.
Mais cette fois, il considérait ce nouveau déchaînement de Son Bra comme une trahison. Et le meurtre cruel de Son Gohan, Piccolo et d’autres innocents, le sourire satisfait de sa fille réjouie en découpant son fils… Il n’y avait aucun retour en arrière possible.
Sa fille était une cause perdue. Et une menace définitive qu’il lui fallait neutraliser.
Durcissant son regard avec rage, il donna un puissant coup de pied dans le ventre de Son Bra qui fut expédiée à l’autre bout de l’arène, suivie d’un filet de sang s’échappant de ses lèvres fendues.
– Eh ! s’exclama Uub, interpellé par cette violence inouïe.
– Vegetto, non ! s’écria Son Gokû.
Buu poussa un sifflement inaudible devant ce nouveau spectacle de brutalité. Ce coup était capable de détruire une montagne comme s’il s’agissait d’un château de sable. Et Son Bra venait de l’encaisser sans aucune protection
Cette dernière parvint à émerger des décombres dans lesquels elle avait atterri. Elle chancela et s’effondra à genoux, le souffle coupé par l’attaque de Vegetto. De son visage s’écoulaient du sang et des torrents de larmes.
– Je n’ai jamais voulu ça, je te le jure… Crois-moi, je t’en supplie ! gémit-elle en grattant le sol nerveusement.
Excédé par l’hypocrisie de sa fille dont il considérait désormais la culpabilité comme acquise, Vegetto se transforma en Super Saiyan et fonça droit sur elle. Effrayée, Bra de l’univers 18 s’exclama :
– Non ! Papa, arrête-le !
Vegeta n’eut pas besoin d’entendre la voix paniquée de son enfant pour agir. Ce ne fut qu’un moteur supplémentaire pour lui, qui se déplaça à toute vitesse pour se placer devant Vegetto, transformé en Super Saiyan deux. Il fut rejoint au même moment par Son Gokû, au même niveau.
– Vegetto, tu vas trop loin ! dit Gokû en faisant barrage de ses bras. Elle n’est plus avec Babidi, tu n’as pas à t’emporter comme ça !
– Dégage de là, ou je te démolirai au passage, le menaça Vegetto d’une voix sourde.
– Pour que tu t’acharnes sur elle avec autant de hargne ? le critiqua Vegeta. C’est ta fille, bordel !
– Justement ! hurla Vegetto. C’est mon erreur et ma responsabilité, et je vais faire ce que j’aurais dû faire il y a bien longtemps. Hors de mon chemin !
Poussant un puissant Kiai, il propulsa les deux Saiyans dans les airs, et tous les autres furent incapable de faire un pas en raison de l’énergie dégagée par Vegetto. Ce dernier s’élança de nouveau contre Son Bra et s’apprêta à l’éliminer en mettant toute sa force dans son poing. Terrorisée, la Saiyanne n’écouta que son instinct de survie, et se transforma en Super Saiyan deux par réflexe, bloquant ainsi le poing de son paternel.
L’espace d’un instant, Vegetto ne sut comment réagir, abasourdi par la résistance inopinée de sa fille. Quelque part, au plus profond de lui, un grain de fierté était surpris par la maîtrise soudaine de sa fille. Mais seule la rage guidait désormais ses pensées dans tout son être.
Elle osait résister ?
Se soustraire au châtiment auquel elle se savait condamnée ?
– TU OSES ? hurla Vegetto en se transformant immédiatement en Super Saiyan trois.
Sans s’en rendre compte, le père commettait la même erreur que sa fille. Il avait perdu toute sa lucidité sous l’effet de la colère qui l’avait envahi. Il n’avait plus qu’une seule idée en tête : se débarrasser d’elle, coûte que coûte.
Il avait vanté les mérites de sa fille devant tout le monde, et il s’avérait qu’elle avait au contraire mis les univers en danger. Elle venait de prouver son incompétence de père, et l’avait fait passer pour un imbécile aux yeux de tous, une fois de trop.
Elle était la preuve de sa propre noirceur, une erreur qu’il devait corriger à tout prix.
Enragé, il leva le poing, prêt à commettre l’irréparable, prêt à l’abattre sur sa fille terrorisée. Son Bra voyait fondre l’objet de ses cauchemars sur elle. C’était cette vision que Babidi lui avait montrée. Celle à laquelle elle avait cru pouvoir échapper. Celle qui se réalisait de façon inévitable.
– Arrête ! s’écrièrent Gotenks et Trunks de l’univers 16.
Cependant, au moment où Vegetto abaissait le bras, celui-ci s’effondra subitement à genoux, le souffle court. Ses cheveux longs disparurent, de même que son aura dorée, pour ne plus laisser qu’un simple Saiyan en forme normale. Abasourdis, les autres ne purent dire un mot.
Derrière Vegetto se tenait Gast Carcolh, le bras tendu vers lui. Une sorte de force invisible maintenait le Saiyan immobilisé. D’un simple geste, le Super Namek venait de neutraliser le grand Vegetto.
– Que… Je n’ai plus de force ! paniqua-t-il en tremblant.
Pour la première fois de sa vie, Vegetto se sentait impuissant. Il était incapable de bouger, et encore moins de se défendre. Une peur immense s’empara de lui quand il comprit qu’il était à la merci complète des autres.
Il tenta de mobiliser toutes ses forces pour se redresser, mais une forte pression le ramena à terre. Par une puissance mystérieuse, Gast tenait Vegetto sous son contrôle, et il n’avait pas l’intention de le laisser se déchaîner librement.
– Cela suffit, Vegetto, dit le Namek. Tu n’es pas le seul concerné par cette affaire. Si tu tiens tant que ça à régler ce problème maintenant, parlons-en. Mais il y a eu assez de violence. Cesse de t’emporter ainsi.
– Im… Imbécile ! répondit Vegetto en grimaçant. Vous n’avez pas votre mot à dire, cela ne concerne que moi et ma fille démente ! Relâche-moi tout de suite !
Cela ne fit qu’affirmer davantage l’étreinte de Gast sur Vegetto, qui lâcha un cri de souffrance. Pendant ce temps, tout le monde se rapprocha autour d’eux. Son Bra contemplait le Namek avec un regard d’incompréhension.
– … Pourquoi ? murmura-t-elle.
Son Gokû et Vegeta revinrent vite au sein du groupe. Vegeta jeta un regard de dédain à Vegetto et posa un genou à côté de Son Bra, qui se tourna vers lui.
– Pas trop secouée ? Tu n’es pas blessée ? demanda-t-il.
– Je… Pourquoi vous vous préoccupez de moi ? gémit-elle en percevant le regard noir de Vegetto, à deux mètres d’elle.
– Il y a eu trop de morts, dit Son Gokû en observant l’être fusionné. Je peux comprendre ton sentiment, Vegetto, mais ce n’est pas une raison pour t’en prendre à ta propre fille ! C’est Babidi, le coupable dans l’histoire !
– En effet, elle semble avoir été victime d’une magie de contrôle, précisa Gast. Pourquoi tiens-tu tant à la considérer comme fautive ? Tu l’as vu comme nous, elle s’est libérée du maléfice de ce sorcier.
– Victime ? releva Vegetto avec colère. Se libérer ? Elle n’aurait jamais dû succomber dès le départ ! Le contrôle de Babidi est facile à briser, je l’ai fait par le passé, et Cell l’a montré aussi ! Depuis toujours, Bra n’a aucune maîtrise d’elle-même. Sa seule obsession, c’est de devenir toujours plus forte, au mépris des règles et des conséquences. Et pour un minable raccourci, elle n’a aucun scrupule à perdre le peu de raison qu’elle a !
– Qu’est-ce qui te permet d’être aussi catégorique ? grogna Vegeta.
– Je te l’ai dit, ma fille n’est pas la tienne. Notre Bra est une sociopathe qu’il m’a fallu encadrer et mettre au pas toute sa jeunesse, sa puissance la rend complètement folle ! Elle vient de prouver une nouvelle fois qu’elle n’a pas le contrôle, je dois m’en occuper avant qu’elle détruise tout notre univers en atteignant le niveau trois !
Tandis que Vegetto argumentait sur sa position, Pan de l’univers 16 s’approcha lentement de Son Bra, qui gémissait au sol, tourmentée par les accusations de son père et ses actes. Surprise, la Saiyanne leva les yeux vers la jeune fille, et fut dévastée par le visage accusateur et en larmes de Pan.
– Comment…, dit-elle dans un sanglot. Comment est-ce que tu as pu tuer Papa… ? Est-ce que tu as hésité, au moins, avant de faire ça ?
La vision fugace de sa lame tranchant Son Gohan en deux apparut dans l’esprit de Son Bra. Elle ne pouvait le nier : elle n’avait ressenti aucune hésitation à le faire. Seule sa supériorité avait guidé ses actes.
Voyant que Son Bra baissait les yeux devant elle, Pan prit ce geste pour un aveu et la gifla à son tour, avant de s’éloigner et de s’effondrer par terre, pleurant toutes les larmes de son jeune corps. Partageant une douleur similaire, son alter-ego de l’univers 18 serrait aussi les poings, mais elle n’avait pas le même regard qu’elle sur la culpabilité de Son Bra. Après tout, si son grand-père et Vegeta avaient pris le parti de la défendre, ils devaient avoir de bonnes raisons.
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