DB Multiverse

Partie 30, Chapitre 150.

Alors que certains affrontements prenaient fin dans l’arène et que d’autres se poursuivaient, une confrontation d’une grande intensité se déroulait à l’écart des autres. La Kaiôshin de l’Ouest faisait de son mieux pour contenir l’un des éléments les plus dangereux des esclaves de Babidi : le puissant roi Cold.

Les pouvoirs télékinésiques des Kaiôshins étaient de loin supérieurs à la plupart des êtres mortels. Bien qu’étant des êtres naturellement disposés à une grande maîtrise des pouvoirs psychiques, jamais les Démons du Froid n’avaient soutenu la comparaison avec les dieux de l’Univers. Du moins, tel était le cas dans l’Univers 1.

Cependant, ce roi Cold était différent de celui qu’ils avaient abattu avec ses fils. Non seulement sa puissance était démentiellement plus élevée, mais il parvenait à résister de mieux en mieux à ses pouvoirs. Elle usait de toute son énergie pour le paralyser et l’empêcher d’agir, mais c’était une tâche des plus ardues.

Dans toute son existence, seuls deux êtres d’en bas étaient parvenus à la terrifier en raison de leurs pouvoirs bien supérieurs. Le Super Saiyan Légendaire et Majin Buu, l’incarnation même du vice. Bien qu’elle n’ait jamais connue ce dernier que lorsqu’il était scellé dans sa prison et qu’ils l’aient éliminé tant qu’ils le pouvaient, la puissance qui émanait de cette boule malsaine avait suffi à la traumatiser. À juste titre, d’ailleurs, quand on constatait le résultat de l’Univers 4 et même de l’Univers 11. Elle ressentait encore l’impact du poing de Buu qu’elle avait pris en plein visage la veille.

Mais aujourd’hui, voilà que de nombreux mortels se révélaient beaucoup plus forts d’eux. Et même cet ennemi qui, autrefois, était loin d’être à leur niveau les surpassait à présent. Elle peinait à immobiliser ce Démon du Froid qui se débattait violemment, et qui progressait peu à peu dans sa direction.

Alors qu’il avançait encore un peu, elle sollicita toutes les forces qui lui restaient. Elle le propulsa loin en arrière, l’envoyant s’écraser contre un mur de l’arène. Cold poussa un grognement. Cela faisait un long moment que cette fichue déité lui mettait des bâtons dans les roues, et même s’il s’habituait à ses pouvoirs psychiques, elle demeurait une plaie désagréable.

La Kaiôshin prit son bras gauche de sa main droite et maintint sa prise sur le monstre. Elle regarda autour d’elle et vit que leur camp avait le dessus dans divers endroits de l’arène. De nombreux ennemis avaient été vaincus, et leur nombre continuait de diminuer. Elle reporta son attention sur Cold et dit d’une voix sévère :

– Rappelle les hommes qu’il te reste ! Tu vois bien que vous perdez !

Perdre ? Rappeler ses troupes ?

Cold commença à émettre un son étrange. La Kaiôshin haussa un sourcil, se demandait si le Démon pleurait. Mais Cold esquissait un large rictus derrière son masque, et ricanait à l’écoute de paroles si hilarantes.

– Nous perdons ? Vraiment ? Parce que mes faibles fils ont été vaincus ainsi que ce misérable Dabra ? Je n’ai pas besoin de soldats fragiles et inutiles. Nous avons encore plusieurs monstres de puissance dans nos rangs et je suffis largement pour tous vous mettre en pièces. Je n’ai plus besoin de rester dans cette forme… Je vais vous exterminer pour la gloire de mon maître !

Pliant les bras, il fit jaillir sa foudroyante aura autour de lui, augmentant drastiquement son Ki. La Kaiôshin grinça des dents alors que sa prise télékinésique perdait rapidement en efficacité. La puissance de Cold dépassait désormais celle de Dabra, et de loin.

Le Kaiôshin du Nord apparut derrière elle.

– Besoin d’aide ? fit-il en faisant lui aussi apparaître son aura.

Sa congénère demeura silencieuse alors qu’elle déployait toutes ses ressources pour paralyser le Démon… Sans succès. Alors que l’énorme silhouette jurassique les surplombait et plongeait les deux divinités estomaquées dans l’ombre, elle répondit d’une voix incertaine :

– Je… Je veux bien…

À présent dans sa seconde forme d’augmentation, Cold s’empara des deux Kaiôshins dans le creux de ses mains en riant à plein éclat. Avec lui et Cell en pleine possession de leurs moyens, plus rien ne pourrait empêcher la domination du sorcier.

Dans l’espace 18, Son Goten avait repris connaissance. La douleur tiraillait son corps brûlé et meurtri. Il n’avait quasiment aucune énergie, et il s’était servi de ses maigres forces pour s’asseoir dos au muret du balcon. Il se demandait par quel miracle il avait survécu à une telle épreuve.

Il avait aperçu Son Gohan plus haut, pris d’affolement, quittant son combat contre Cell qui avait été intercepté par cet Héloïte qu’il avait dirigé vers lui. Son frère n’aurait jamais quitté un combat aux enjeux si grands sans une raison capitale. Il n’en voyait qu’une : un ennemi s’en était pris à Videl et Bra. Et c’était certainement Nappa.

Il lâcha un juron, se sentant coupable et impuissant. Il n’avait rien pu faire pour les protéger. Il maudissait sa faiblesse. Il se promit de se consacrer entièrement au combat, quand ils reviendraient chez eux. Qu’importe ce qu’en penseraient sa mère et sa copine. S’il voulait les défendre, il se devait d’atteindre au moins le Super Saiyan 2. Il obligerait Trunks à s’entraîner également, de sorte à ce que chacun d’eux puisse se battre individuellement, et renforcer davantage Gotenks en cas de force majeure. Ils n’atteindraient probablement jamais la puissance de Buu de l’Univers 4 qui semblait n’avoir aucune limite. Mais au moins, il pourrait battre par lui-même des ennemis comme ce méprisable Kakarotto. Il jeta un coup d’oeil dégoûté vers cet autre père qu’il abhorrait. Ce torse calciné, ces yeux vitreux, qui brillaient d’un éclat de haine…

– Hein ? fit Goten, les yeux choqués.

Kakarotto avait les yeux bien ouverts, luisant d’une étincelle féroce. Un rictus se dessina sur ce cadavre qui n’en était plus un, et le Saiyan fou se releva dans un rire cruel. Son Goten trembla de tous ces membres. C’était impossible ! La vie avait quitté son corps, lui et l’Héloïte s’en étaient assurés !

Kakarotto empoigna son fils d’un autre Univers par le cou et le serra avec force. Goten grimaça alors qu’il perdait son souffle, murmurant un faible :

– C… Comment…

– Tu m’as bien emmerdé, enfoiré, mais je t’avais dit que vous n’arriveriez pas à me faire la peau ! Maintenant, je vais te dépecer !

Dans l’appartement de l’Univers 11.

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Le grand sorcier Babidi était toujours accompagné de son fidèle Majin Buu et de Baddack, le prophète Saiyan. Il avait jeté un sort à la pièce afin d’être inatteignable, et ne se préoccupait plus de ce qui se pouvait se passer de ce côté, se croyant intouchable. Bien à l’abri, il observait les événements, sursautant à chaque rebondissement, prenant peur lors de la défaite de ses soldats, et ricanant quand ils obtenaient une victoire.

Quand il avait vu Dabra et les Démons du Froid tomber, il avait eu des sueurs froides. Intense était sa frayeur quand il avait vu Cell pris dans l’explosion. Mais non seulement ce dernier était revenu en force, mais Cold avait déployé sa vraie puissance, et Kakarotto s’était redressé à nouveau, plus féroce que jamais. Les participants étaient morts loin d’ici, et les résistants les plus coriaces montraient des signes de faiblesse. Et il n’avait même pas encore joué ses dernières cartes.

– Ha ha ha ha ! s’enorgueillit-il dans un bruyant ricanement. Nous reprenons le dessus ! Ces imbéciles vont regretter de s’être opposés à moi !

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De violentes vibrations saisirent la pièce.

Avant qu’ils n’aient pu comprendre quoi que ce soit, des fissures apparurent un peu partout, et une explosion retentit près d’eux. Telle une vitre se brisant sous le choc.

Au milieu d’eux, ce Saiyan. Ce petit-fils d’un autre Univers, à la puissance incommensurable. Il n’avait pas voulu reconnaître ce sang-mêlé comme son héritier, mais le fait que sa progéniture ait une telle force le rendait fier. Et mal à l’aise.

Ce descendant aux vêtements plébéiens était parmi eux. Un air menaçant sur le visage. Son maître le vit, et s’écria dans sa panique :

– Quoi ?? Buu, attaque-le !

Le Djinn, garde du corps attitré de leur maître, s’élança sur l’intrus indésirable. Peu d’êtres en ce monde pouvait faire face à cette obscure entité remontant des anciens temps de l’univers même. Ce n’était pas ce freluquet qui allait faire face à son Buu.

Et pourtant, le Saiyan reçut Majin Buu d’un simple coup de poing dans le visage. Il avait simplement levé le poing dans un geste vif, et Buu avait été éjecté dans un puissant impact sonore, la joue creusée, les yeux sortant de leurs orbites. Il alla s’écraser dans le mobilier, tandis que leur bourreau était déjà près de leur maître affolé, la main tendue. Leur adversaire était efficace et ne comptait pas perdre de temps.

– Non ! s’écria-t-il, s’élançant en avant pour protéger Babidi. En vain.

La tête du sorcier fut pulvérisée instantanément dans un trait d’énergie implacable. Le Saiyan, haussant le visage, dit d’un ton déterminé et tranchant :

– C’est fini.

– Maître, je viens d’avoir une vision, dit Baddack en se tenant la tête, une migraine tiraillant son esprit.

– Ah ? rétorqua Babidi, surpris par cette soudaine prophétie. Parle, qu’as-tu vu ?

– Le double du Saiyan que Cell tenait prisonnier se trouve dans l’appartement, du côté de l’autre dimension. Il va briser la bulle qui sépare nos deux réalités d’ici quelques minutes, et il vous éliminera.

– Ce n’est pas possible ! s’exclama Babidi, effrayé. Et vous n’avez rien fait ?

– Buu l’a attaqué, mais même lui n’a pu le vaincre. Nous avons quelques minutes. Nous ne sommes pas de taille contre lui, mais nous pouvons lui tendre un piège, et nous débarrasser de lui pour de bon. Cela fera un adversaire redoutable de moins à gérer.

– Mmh, fit Babidi en réfléchissant. Sais-tu où il va apparaître exactement ?

– Oui, c’était ici, répondit Baddack en pointant.

Plusieurs idées lui venaient déjà en tête. L’une d’elles, malicieuse et géniale, s’imposa de façon certaine à lui. Il devait agir promptement, afin de neutraliser cette menace immédiate.

Devant les appartement de l’Univers 9.

Sauza et Jeece étaient finalement parvenus à l’entrée de la cachette de ces faibles humains, prenant leur temps afin de torturer quelques spectateurs terrorisés au passage. Désormais, l’heure était venue d’écraser l’un des derniers centres de rébellion et d’apporter la gloire à leur seigneur.

Ouvrant la porte dans un violent coup de pied, les deux Commandos pénétrèrent dans la pièce sans ménagement. Sauza et Jeece prirent chacune une pose grotesque, s’exclamant respectivement :

– En avant pour Maître Babidi !

– Pour Babidi le grand !

– Copieur , murmura Sauza, irrité.

– Amateur, rétorqua Jeece, agacé.

Devant eux, Tenshinhan, Kulilin, Yamcha et Videl de l’Univers 9 se tenaient droit, formant une barrière qui empêchait tout intrus d’approcher de Trunks et Bulma, qui se mettaient à l’écart dans un coin de la pièce sans rien dire, peu rassurés, et de deux individus qui se livraient à une étrange scène. Un vieillard apparemment sénile dansait autour de l’un de ces exécrables Saiyans.

Kulilin soupira de lassitude et dit :

– Ce n’est que vous ? Je pensais au moins voir Freeza… Je croyais vraiment qu’on était en danger…

– Enfoiré ! s’écria Sauza, piqué au vif. Comment oses-tu me prendre de haut, nabot ? Je vais t’exploser !

Il se jeta sans réfléchir, laissant Jeece derrière. Ce dernier préférait rester en retrait pour voir ce qu’il allait advenir. Lui ne se laissait pas manipuler, et se servait de son cerveau. Le commando de Coola était vraiment risible, se dit-il en ricanant intérieurement.

Alors que le poing de Sauza s’apprêtait à frapper le maître des tortues, un farouche genou vint frapper son dos, alors qu’il était presque parallèle au sol. Le bruit de ses os qui se brisaient résonna dans la pièce tandis que le soldat de Coola lâchait un filet de sang qui s’écoula au sol, près de Kulilin. Yamcha leva un pouce en l’air, satisfait de son assaut surprise, en disant d’un air réjoui :

– T’es super comme appât, tu sais ?

– C’est supposé être un compliment ? répondit Kulilin, vexé et dubitatif.

Toujours en arrière, Jeece réfléchissait. Ces Terriens attaquaient avec précision et fermeté. De ce qu’il pouvait voir, ils ne laisseraient personne approcher des deux spécimens étranges derrière eux. Ainsi soit-il, il allait faire sauter l’appartement !

Il prit sa pose habituelle et forma une intense boule de Ki pourpre dans la paume de sa main. Les Terriens comprirent immédiatement le danger que représentait une telle attaque. Elle était trop faible pour les éliminer, mais les dégâts collatéraux étaient un risque trop grand. Leurs proches et le vieux Kaiôshin mourraient probablement.

– Pas ici ! s’écria Videl.

Elle se déplaça si vite que Jeece n’eut pas le temps d’esquisser un geste. Il se prit un rigoureux coup de genou de la Terrienne qui le fit chanceler, tandis que son attaque énergétique échappait à son contrôle. Elle se déplaça au centre de la pièce, et fut intercepté par Tenshinhan. Par une série de mouvements rapides et indistinguables, le guerrier parvint à interrompre sa progression et à la dompter, la faisant sienne. D’une violente impulsion, il la renvoya à l’expéditeur.

Jeece était trop occupé à encaisser la douleur du coup de Videl, et ne put se défendre quand son attaque vint le heurter de plein fouet. Il fut propulsé hors de l’appartement par la porte laissée grande ouverte, et frappa le mur du couloir. Yamcha ferma l’entrée d’un air détendu et prit une pose tranquille alors qu’une explosion retentissait à l’extérieur.

– Ce n’est même pas amusant, fit-il en faisant la moue.

– Salopards… Vous allez… Le regretter !

Sauza s’était redressé. La résistance des soldats de Babidi était bien présente, même avec les os broyés. Il était le membre d’un des commandos les plus puissants de l’univers, et un fier guerrier du plus grand des sorciers ! Ces avortons ne demeureraient pas impunis !

– Ça ne se passera pas comme ça !

Alors qu’il s’égosillait de haine, Kulilin et Yamcha s’approchèrent de lui, un air exaspéré sur le visage. Ils en avaient assez de cette agaçante manie des méchants de se croire supérieurs quand la preuve irréfutable de leur faiblesse était sous leurs yeux.

Après une demi-minute de sévères corrections impliquant des doigts tordus et des genoux brisés, l’ex-soldat de Coola fut jeté au sol sans ménagement sur le corps de son camarade et des deux précédents soldats de Freeza, par Tenshinhan qui se frottait les mains. Il était content d’être enfin délesté de ces clowns fatigants. Il rentra dans l’appartement, disant d’une voix lasse :

– Bon, ça, c’est fait…

Mais, au même moment, une minuscule silhouette apparut soudainement derrière lui, au niveau de son crâne. Depuis le début de l’assaut, cette créature sillonnait les couloirs de l’arène à pleine vitesse, enragée et boostée par une forte adrénaline. Elle avait ressenti de l’action dans cette zone de l’Univers 9, et elle était là pour tout saccager, guidée par son maître et obéissant à son géniteur, qui avait inscrit dans son esprit l’ordre de s’occuper des éléments à l’écart. Cell Junior avait accepté sa mort injuste lorsqu’il avait été remplacé par un frère beaucoup plus puissant, son amour pour leur père étant inconditionnel, mais le sort de Babidi exacerbait son désir de meurtre et de sang. Il s’apprêta à frapper ce Terrien chauve de toute sa force, préparé à déchaîner toute sa hargne sur cet Univers de faibles.

– Attention !! s’écria Kulilin en remarquant le petit être surpuissant.

Réagissant à l’avertissement du vieux maître, Tenshinhan capta in extremis le mouvement de la créature qui était apparue dans son dos. Il bloqua vélocement son attaque du bras gauche, dont il sentit les os craqueler quelque peu. Il grinça des dents. Il avait pu concentrer toute son attention dans sa défense, mais la force du coup était parvenue à le blesser, même moyennement.

Le Cell Junior poussa un petit rire, puis passa devant le cyclope aux trois yeux en une fraction de seconde. Il le frappa d’un coup de pied pour prendre élan sur lui et se projeter dans la pièce. Il n’avait aucune stratégie précise. Il voulait simplement massacrer tout le monde, sans distinction. Il agissait de façon aveugle, guidé par son désir d’impressionner son père et son maître.

Il fonça droit sur Videl qui ne put se mettre en position à temps. Elle encaissa un violent coup de tête qui la fit chuter en arrière, à moitié assommée. Yamcha intervint en se jetant droit sur lui, mais le Cell Junior sauta dans les airs et bloqua toutes ses attaques. La créature fit émerger son aura à puissance maximum, faisant reculer Yamcha qui plaça ses bras en croix devant lui. Le cyborg jeta un coup d’oeil inquiet à sa gauche, ce que ne manqua pas de voir le Cell Junior. Au fond de la pièce, un vieillard en tenue bleue dansait autour d’un de ces stupides Saiyans primates.

Une pensée subtile vint à l’esprit du Cell Junior. Les Kaiôshins étaient les ennemis jurés de son maître Babidi. Le sorcier avait ordonné à Dabra de s’occuper des organisateurs. Mais il avait oublié la présence de celui de l’Univers 9. Pour l’impressionner, et montrer qu’il pouvait lui aussi faire du bon travail, il allait lui ramener sa carcasse fumante.

— Détruire les Kaiôshins, oui, maître ! Ki hi hi ! Ricana-t-il.

Sans perdre un instant, il décocha un puissant Kikoha en direction du doyen qui afficha une expression paniquée. Pour autant, il n’était pas terrorisé, car il était entouré de protecteurs prêts à intercepter toute attaque. Comme maintenant.

Usant de toute sa réactivité et de sa vitesse, le vieux Kulilin s’interposa entre le Kikoha et sa cible. Placé de dos, il encaissa l’explosion de plein fouet, sur sa carapace de Katchin, le métal le plus dur de l’univers. La violence du choc fut suffisante pour le faire chanceler et mettre un genou à terre. Sa protection était peu entamée, mais son corps avait du mal à supporter la puissance du monstre. Et c’est à peine s’il put se redresser. Irrité par sa résistance, le Cell Junior fonça sur lui et lui asséna un puissant coup en plein visage, l’envoyant valser de l’autre côté de l’appartement.

Au moment où le monstre s’apprêtait à se jeter sur le Kaiôshin et le dépecer vivant, Tenshinhan et Yamcha lui bloquèrent le passage, le regard menaçant. Ils n’étaient pas de taille à faire face à ce gnome surboosté, mais ils pouvaient lui résister. S’ils s’y mettaient tous ensemble, ils pouvaient l’abattre. Ce Cell Junior n’avait aucune stratégie, ni de pensées combatives. Il se contentait de frapper aveuglément pour mettre les autres à terre. Il était complètement sur l’offensive, et plein d’ouvertures. Il s’agissait maintenant d’en exploiter une sans se prendre un retour de flammes. Leur premier assaut était décisif, et devait l’éliminer.

Mais le Cell Junior en avait assez. Les guerriers ne cessaient de se mettre en travers de son objectif, et il tardait d’impressionner son seigneur. Ces microbes étaient une nuisance à son règne, et il allait faire d’une pierre de multiples coups. Esquissant un rictus, il croisa les bras et concentra toute son énergie autour de son corps qui se mit à trembler. Yamcha comprit immédiatement son intention, et s’écria tandis qu’il s’élançait :

— Non ! Il va faire exploser l’appartement !

Tenshinhan et lui foncèrent sur le Cell Junior dans l’intention d’interrompre son attaque. Mais il leur fallait trois secondes pour l’atteindre. C’était plus que suffisant pour le rejeton de Cell qui savourait déjà son futur carnage.

Trunks et Bulma étaient blottis au fond de la pièce, les yeux fermés pour ne pas observer leur trépas. Raditz était crispé, alors que le vieux Kaiôshin ressentait une peur profonde. Allait-il mourir, alors qu’il venait à peine de sortir de l’épée divine ?

Kulilin était assommé au fond de la pièce, incapable de réagir. Sentant l’ampleur du danger, Videl, en train de se redresser, savait qu’elle n’avait pas le choix. Ses compagnons n’étaient pas assez rapides. Elle fit instinctivement exploser son Kaiôken maximum en un éclair et fonça sans perdre un instant sur le Cell Junior. Ce dernier ne la vit même pas arriver, tellement sa vitesse était élevée. Elle avait traversé la distance qui les séparait en moins d’une seconde, laissant ses compagnons pantois.

Le Cell Junior encaissa un punch surpuissant qui l’éjecta vers l’entrée de l’appartement. Mais il n’avait même pas parcouru deux mètres que Videl se retrouvait déjà derrière lui. Le Kaiôken était une technique qui démultipliait les capacités de son utilisateur au mépris de son corps, allant au-delà de ses limites. Et tel un ancien élève de l’école de la tortue dans plusieurs univers différents, elle poussait sa puissance à l’extrême, quitte à détruire son corps.

Elle n’hésiterait pas à sacrifier sa vie pour sauver les siens. Concentrant toute sa force, elle asséna un coup de genou brutal dans le cou du Cell Junior, expulsé en direction du plafond. Videl ressentit soudainement d’intenses crampes partout dans ses muscles, et son aura vacilla. En quelques secondes, ses articulations l’abandonnaient et lui faisaient souffrir le martyr. C’était la première fois qu’elle employait le Kaiôken aussi subitement à son maximum, et son corps ne pouvait pas le supporter. Mais elle n’avait que faire de la douleur.

En quelques centièmes de secondes, elle se déplaça au-dessus du Cell Junior. La créature ne comprenait pas ce qui se passait. Sa pensée était encore bloquée aux préparatifs de son explosion. Il ressentait la violence des coups qu’il recevait, mais il était incapable de saisir pourquoi il était soudain malmené. Videl ne lui laissait pas un seul instant de répit pour se ressaisir, car le laisser reprendre ses esprits signerait leur perte à tous.

Lâchant un juron sous l’effet de la souffrance, la Terrienne frappa le monstre d’un coup de pied monumental qui l’envoya droit vers un mur de l’appartement. Le corps de Videl se mit soudain à convulser, et elle se retrouva paralysée, incapable de poursuivre son assaut furieux. Elle ferma un œil, mais maintint son Kaiôken pour une attaque kamikaze.

Profitant de ce souffle inespéré, le Cell Junior se reprit brutalement et vit le mur s’approcher dangereusement. Il tourna sur lui-même et atterrit sur ses pieds au lieu de s’écraser. Son corps avait été méchamment malmené, sa tête et ses muscles présentaient des renfoncements. Mais sa puissance était intacte, et sa rage immense. Il contempla Videl un peu plus loin. Cette fois, il allait la réduire en charpie. Elle avait bien profité de son effet de surprise, désormais elle allait le regretter.

Mais il avait grandement sous-estimé la réactivité et le travail d’équipe de l’Univers 9. Grâce à son intervention, Videl avait permis à ses compagnons de saisir cette opportunité de l’achever. Tenshinhan et Yamcha, réagissant de façon synchrone, s’étaient déjà jetés sur lui avant même qu’il ne se réceptionne. De toutes leurs forces, ils frappèrent conjointement le corps du rejeton à des points précis, le sonnant sommairement, et privant ses muscles d’adrénaline. Des points vitaux avaient été enfoncés, et même si c’était temporaire, son corps ne pouvait plus réagir.

Videl mobilisa ses forces restantes et se jeta sur lui, alors que le Cell Junior lâchait un filet de bave coulant de ses lèvres, paralysé. Elle joignit ses mains au-dessus d’elle et les abattit implacablement sur la tête du Junior qui explosa, sa cervelle giclant sur le sol.

La guerrière annula son Kaiôken en contemplant avec dégoût le cadavre du monstre qu’elle venait d’abattre, avant d’être traversée par une immense douleur dans l’ensemble de son corps, elle s’effondra à genoux, les muscles convulsant. Elle en avait les larmes aux yeux.

Elle qui n’avait plus pleuré depuis des années, se dressant fièrement contre tous leurs ennemis et luttant jusqu’au bout, elle subissait une souffrance bien plus grande que tout ce qu’elle avait connu. Elle avait déjà utilisé le Kaiôken à outrance, le poussant dans ses retranchements, mais elle venait de l’employer dans un délai bien plus court, et au maximum. Miraculeusement, son corps ne se brisa pas, fruit d’un entraînement intensif. Mais la douleur restait bien réelle, et incroyablement grande.

Yamcha se précipita vers elle et l’aida à se redresser lentement, la portant vers un canapé proche. Tenshinhan s’approcha d’eux, le vieux Kulilin près de lui. Il était parti s’assurer de son état, mais le maître des tortues était tenace, et il n’était qu’hébété.

Le cyborg déposa lentement sa camarade sur le divan, en lui disant avec douceur :

— Repose-toi Videl, tu l’as bien mérité.

— Tu as été formidable, Videl ! s’exclama Trunks en s’approchant avec Bulma. Tu nous as tous sauvés la vie !

— Ce n’était rien… dit-elle avant de rajouter en grimaçant et en se crispant : Argh !

— Ne parle pas, lui dit Tenshinhan en posant une main sur son épaule. Tu as été beaucoup trop loin. Même si ça nous a permis de l’abattre, tu n’es plus en mesure de bouger, et encore moins de te battre. Nous prenons le relais maintenant.

— … Merci, fit-elle avant de poser lentement la tête sur l’accoudoir, un petit sourire sur le visage.

— Beau travail d’équipe ! Yeah ! s’exclama le vieux Kaiôshin, enjoué et rassuré. Vous avez tous d’impressionnantes capacités ! Mais ça aurait été bien plus facile si tu avais accepté que j’augmente ton potentiel ! Même la moitié de ta technique aurait été de trop pour de la vermine comme lui !

— Et que j’accepte ta condition ? Tu peux aller te faire voir… VIEUX PERVERS SÉNILE ! hurla Videl en lui faisant un geste obscène.

Elle fut de nouveau traversée par un éclair de douleur et lâcha un râle d’agonie. Non pas qu’elle était mourante, mais elle était énervée, et cela la frustrait de ne pas pouvoir se mouvoir.

Pendant ce temps, Raditz était… Blasé. Ils venaient de frôler la mort, et maintenant ces Terriens agissaient de nouveau naturellement. Ils étaient beaucoup trop détendus à son goût. Kakarotto avait vraiment fait un bon travail en les exécutant chez eux. Un détail l’interpellait cependant :

— C’était quoi la condition ? Elle devait tuer qui ? demanda-t-il.

Dans leur Univers, il était cause commune d’assassiner une cible en contrepartie de quelque chose. C’était répandu sous le règne de Freeza, et Vegeta ne se privait pas pour l’imiter. En ce sens, le marché de Son Gohan sonnait avantageux, comme ils devaient simplement se montrer respectueux et méritants envers le vieux Kaiôshin. Mais la délicatesse bien connue des Saiyans leur avait valu un refus pur et simple. À son sens, pour que la divinité accepte de donner un pouvoir aussi grand, il fallait forcément abattre un ennemi important. Lui-même venait d’accepter d’éliminer Vegeta avec ce pouvoir.

— Sa « dignité », je crois ! lui répondit Yamcha, tout souriant, en mimant un geste étrange des deux mains.

Videl le dévisagea d’un air courroucé, tandis que le vieux Kaiôshin détourna le regard, mal à l’aise.

— Bon, silence ! Nous n’en sommes qu’au début, alors vous autres, éliminez tous ceux qui tenteront de nous attaquer, pendant que je débloque le potentiel de Raditz.

Ce dernier fronça les sourcils, perplexe. Il n’avait pas saisi l’allusion de ce Terrien, et le fait d’attendre encore plusieurs heures le plongeait dans un profond désarroi. Alors qu’il poussait un soupir de lassitude, le Kaiôshin était intérieurement ravi :

« Ça a marché ! Il était tellement concentré sur l’action qu’il n’a rien senti ! Avec ce blocage que j’ai pu insérer dans son esprit, il est désormais totalement à ma merci ! Je vais profiter du rituel pour le peaufiner, et m’assurer du bon déroulement des choses... »

Pendant ce temps, dans les gradins de l’arène, Videl de l’Univers 16 luttait férocement contre les pantins de Babidi. Elle arrivait à repérer ceux qui n’étaient pas à sa portée, comme elle parvenait à ressentir globalement leurs forces. Elle ne pouvait malheureusement rien faire contre eux, et préférait donc se rabattre sur les ennemis qu’elle pouvait combattre, afin de sauver le plus de vies possibles à son échelle.

Elle assomma sommairement un spectateur, et sentit une présence hostile derrière elle. Ne ressentant pas son énergie, elle pensa avoir affaire à un autre adversaire faible et se retourna en donnant un puissant coup de pied au niveau du visage de son opposant. Mais très vite, sa férocité laissa place à de la peur en voyant le rictus de #17, qui la fixait de ses petits yeux cruels d’androïde.

– Assez tué d’aliens, susurra-t-il d’une voix douce. Enfin, je vais tuer de nouveau un être humain bien de chez nous !

Videl reprit rapidement contenance, refusant de se laisser faire de la sorte. Elle donna un large coup de pied de sa jambe libre, que le cyborg évita en inclinant un peu la tête. La Terrienne retenta à nouveau le même coup, à nouveau dans le vide. Amusé, #17 la relâcha d’un geste nonchalant. Il prenait plaisir à contempler la vaine résistance de sa proie. En observant son regard, il savait qu’elle ne fuirait pas, et qu’elle lutterait jusqu’au bout. Il allait se délecter de son visage tordu de désespoir.

La femme de Gohan atterrit un peu plus loin, décontenancée. Elle ne savait que faire. Elle pouvait fuir, mais il n’était pas dit qu’elle puisse échapper à sa vigilance. Elle était devenue sa cible. Et, si par miracle elle parvenait à se soustraire à sa vue, il s’attaquerait à d’autres spectateurs. Elle n’avait pas le choix, elle le combattrait de son mieux.

Elle arracha une barre métallique appartenant à la rambarde d’un gradin, et partit à l’assaut de son adversaire. Elle lui donna de multiples coups d’une grande fluidité, mais #17 bloquait chaque attaque d’un seul doigt. Il aurait pu les encaisser sans problème, mais c’était bien plus drôle de lui montrer qu’elle ne pouvait même pas l’atteindre.

Au bout d’une dizaine de secondes, il commença à s’ennuyer, et la désarma d’un coup vif, avant d’empoigner rapidement son cou. Il la souleva dans les airs et resserra son emprise, passant sa langue sur ses lèvres alors que les jambes de sa victime gigotaient dans les airs. On pouvait à peine l’entendre murmurer :

– Go... Han...

#17 eut un rictus méprisant, avant d’entendre quelques mètres derrière Videl un « Riposte ! » bestial. Il eut à peine le temps de tourner les yeux pour voir un soldat de l’élite de Coola tirer une rafale d’énergie vers lui. Le soldat avait été frappé par la barre métallique et considérait sa provenance comme une source ennemie. #17 fut frappé par la boule d’énergie au même titre que Videl. Cette dernière encaissa la déflagration de plein fouet. Ses vêtements furent carbonisés, et sa peau méchamment noircie.

Alors qu’elle tombait par terre, sombrant dans l’inconscience, #17 secouait son visage pour se reprendre, colérique. Il cria d’un ton hargneux à celui qui l’avait agressé :

– Tu peux pas regarder sur qui tu tires, imbécile ?

Mais son agressivité laissa rapidement place à la surprise. En l’espace d’une seconde, le guerrier de Coola s’était retrouvé allongé au sol, un filet de sang coulant de sa bouche ouverte, les yeux révulsés. Mort violemment.

– Mais, qui a.., commença à se demander #17 avant de se prendre un coup de poing surpuissant dans le ventre.

Son corps se déforma d’une étrange manière, tandis qu’il était projeté en arrière par la puissance de l’attaque. Malheureusement pour lui, les faibles mots de Videl avaient été entendus par le Piccolo de son Univers. Lui et son double avaient décidé de combattre les spectateurs, en fin de compte. Cold était hors de leur portée, mais ils l’avaient vu être repoussé et paralysé par les trois Kaiôshins. Ils ne parviendraient pas à le blesser. Autant lutter contre l’armée envahissant l’arène en attendant le retour d’un des deux Son Gohan sur le champ de bataille.

Sans perdre un instant, Piccolo partit dans un enchaînement d’une rare brutalité. Il mettait le maximum de sa force dans chaque coup qu’il donnait furieusement. Même si les cyborgs de son Univers avaient retrouvé leur humanité, et s’ils étaient devenus leurs compagnons, du moins pour #18, le #17 qu’il avait en face de lui était un abominable tortionnaire qui n’avait ni regret ni compassion. Il était bien plus vicieux que celui qu’il avait rencontré la première fois, dans le laboratoire du Docteur Gero. Et il était bien moins fort.

– Il est temps de payer pour tes crimes ! s’exclama Piccolo en portant un ultime coup en plein visage de #17.

Ce dernier afficha une expression terrorisée, et sa dernière pensée ne fut étonnamment pas sa fin imminente, mais le souvenir du visage de sa sœur après s’être effondrée face au sorcier, ainsi que les paroles de Yamcha. Un dernier regret s’empara de lui avant de subir le courroux du Namek qui lui explosa littéralement la tête. Son cerveau et ses circuits se répandirent partout sur le sol, tandis que son corps s’écrasait au sol. Piccolo n’avait en rien ménagé son adversaire, qu’il ne considérait pas mieux qu’un vulgaire robot sans cœur, comparé aux cyborgs qu’il connaissait. Mais il avait vu la dernière étincelle dans ses yeux, et Kami, qui était en lui, lui faisait ressentir une infime peine pour ce pantin plein de colère.

Il ne perdit toutefois pas de temps à penser à cet ennemi dont il ne regrettait absolument pas la fin sanguinaire. Il se précipita vers Videl qui était étendue par terre. Piccolo la prit délicatement dans ses bras, genou à terre, et vérifia son état. Par miracle, elle était encore vivante, mais elle était en train d’agoniser. Il prit un Senzu de la bourse à sa ceinture et le porta à la bouche de la femme de Gohan.

– Prends ça, Videl, dit-il d’une voix affolée. Sinon Son Gohan va me tuer.

Le croquement qui s’ensuivit rassura son cœur paniqué. La Terrienne ouvrit de grands yeux choqués et se redressa d’un coup. Elle se souvenait d’une immense douleur avant de perdre connaissance, et regarda son corps. Elle rougit d’un coup en se découvrant à demi nue, ses vêtements réduits en lambeaux. Piccolo comprit le message sans avoir besoin de l’entendre, et tendit la main. Une lumière mauve entoura Videl et modifia sa tenue. Piccolo avait déjà sa petite idée en tête.

– ... Oh ! Génial ! s’exclama Videl en contemplant la tenue violette de son sauveur. Elle est parfaite ! Merci, Piccolo !

– Je t’en prie, lui sourit le Namek. Légers et ultra-résistants.

– Euh... dit-elle en contemplant les vêtements déchirés de Piccolo.

– Disons qu’ils résisteront à des attaques des soldats de Freeza, se justifia-t-il. Une vague déferlante de Gohan, ce n’est pas la même dimension.

Videl eut un petit rire de fierté avant de suivre Piccolo dans la mêlée générale. La lutte était loin d’être terminée.

Quelques minutes plus tôt...

Le Grand Kaiôshin était resté auprès du jeune Kaiôshin de l’Est, tandis qu’il observait la bataille dégénérer. Les morts se faisaient de plus en plus nombreux. Ses congénères luttaient férocement de tous leurs pouvoirs psychiques pour tenir l’une des plus grandes menaces à distances, le roi Cold. À eux deux, ils parvenaient difficilement à le repousser, car sa puissance dépassait leur emprise télékinésique. Il était partiellement entravé, mais à ce rythme, il allait les avoir à portée, et il les tuerait sans hésiter.

Le Kaiôshin de l’Est ouvrit difficilement les yeux et se libéra du soutien du Grand Kaiôshin, qui fut surpris. Le jeune dieu avait récupéré quelques forces, et il entendait bien porter assistance à ses compagnons, ne serait-ce que pour immobiliser Cold, même s’ils ne pouvaient l’abattre.

– Attends ! s’écria son chef alors que le jeune Kaiôshin s’envolait.

– Je pars les aider, ils ont besoin de renforts ! répliqua-t-il en s’éloignant.

Le Grand Kaiôshin serra les poings. Sa frustration n’avait d’égale que sa tristesse en voyant tous ces braves guerriers lutter contre leurs proches et contre des vagues d’ennemis implacables. Même ses compagnons se retrouvaient gravement blessés, et persévéraient malgré tout pour sauver tout le monde. Cette fois, il ne pouvait plus le supporter.

« Buu ! » s’écria-t-il mentalement. « Tu es là, n’est-ce-pas ? Tu dois intervenir maintenant, cela n’a que trop duré ! Babidi est en train de provoquer un carnage ! Stoppe ce chaos ! »

Un court silence suivit son appel.

« ... Pas question, mon ami. » répondit la voix subtile. « Ce qu’il se passe est beaucoup trop intéressant. »

« Que dis-tu là ? » s’exclama mentalement le dieu des dieux. « Ne détestes-tu pas Babidi, pourtant ? Ne voulais-tu pas que le tournoi continue ? »

« Il continuera, n’aie pas de doute là-dessus. Mais je ne ramènerai personne tant que la victoire n’appartiendra pas à l’un des deux camps. Et il reste des données inconnues que je souhaite voir de mes yeux. Quoi qu’il arrive, Babidi ne l’emportera jamais. Cet imbécile est d’une bêtise affligeante. »

« Peut-être. » répliqua le Grand Kaiôshin, agacé. « Mais pour ton plaisir égoïste, des gens souffrent. Je ne peux le permettre. Je fais appel à ta bonté, Buu. Sauve tout le monde, et tu seras le héros du tournoi. Mais arrête ces tueries insensées. »

Nouveau silence.

« Buu ? » insista la divinité.

« Des gens souffrent tout le temps. C’est une vérité immuable. Ce chaos est un spectacle aux multiples facettes qui a de nombreuses subtilités. Les morts reviendront, et la situation s’arrangera. Mais pas avant l’ultime combat. »

« Buu... »

« Si XXI intervient de quelque nature que ce soit, je te promets de réagir. C’est l’un des effets recherchés. Mais sans ça, je savourerai ce divertissement jusqu’au bout. Prends ton mal en patience.

Cette interruption est créatrice de nombreux événements incroyables. Du chaos naît l’inventivité et le renouveau. J’ai déjà vu pêle-mêle : une technique de synchronisation spontanée entre deux Gohans identiques ; le courage d’un Goten qui n’avait jamais cherché à se battre ; un combat de la nanotechnologie contre la magie salivaire de Dabra ; un amour corrupteur révélé ; les spectateurs qui découvrent ce qu’ils ont vraiment dans leur ventre : moutons terrifiés cachés sous leurs sièges, ou résistants face au bourreau ; un soldat Ultra apprend à respecter la force de combattants civils ; les oiseaux savent siffler ; Cell qui a enfin son deuxième combat contre son ultime ennemi ; Piccolo qui venge sa frustration de son combat inachevé contre C-17 ; Videl qui a déployé la plus grande puissance de sa vie ; que vais-je encore apprendre d’autre ? »

« Mais... »

Buu interrompit subitement la connexion mentale. Le Grand Kaiôshin poussa un soupir de découragement. Le Djinn ne pensait avant tout qu’à son intérêt. Il prenait plaisir à voir les combattants s’entretuer, par simple envie de voir qui gagnerait. C’était le tournoi qu’il voulait voir lors de sa crise de nerfs. Et il n’avait pas tort. XXI pouvait se manifester. Les pensées sombres, le dieu reporta son attention sur la guerre qui se déroulait sous ses yeux, en espérant sincèrement que tout cela s’achève au plus vite.