DB Multiverse

DBM Univers 16 : La fusion de deux vies

Écriture par Syl & Salagir

Relecture par Loïc Solaris & Foenidis

Lorsque Vegetto entra dans le corps de Buu, il fit un choix : garder son bouclier (U16) ou le lâcher (U18). Voici l'histoire de ce qu'il s'est passé après... Bien que Vegetto ait sauvé l'univers, Son Gokû et Vegeta, eux, ont définitivement disparu...

Ce manga est terminé !


Partie 1 :12345678
Partie 2 :91011121314
Partie 3 :15161718192021222324
[Chapter Cover]
Partie 1, Chapitre 2.

Chapitre 2 : un dilemme cornélien.

Goten et Trunks se regardèrent, perplexes. À vrai dire, ils ne comprenaient plus rien. À croire que certaines affaires sont que pour les adultes. Trunks se décida à prendre la parole :

— J'ai pas compris. Il est où, mon père?

Un silence glacial suivit l'innocente demande. Bulma recouvra momentanément ses esprits pour lui dire :

— Je t'expliques mon cœur.

Elle prit une grande inspiration pour se donner du courage :

— Le père de Goten et ton père ont pris chacun une boucle d'oreille pour fusionner, seulement avec cette méthode la fusion est irréversible.

— Ça veut dire quoi, irréversible? Questionna naïvement Goten.

— Ça veut dire... Pour toujours. Lâcha Trunks les sourcils froncés.

Trunks jeta un regard oblique à Vegetto qui ne savait plus où se mettre tant il était gêné. À l'intérieur la conscience de Vegeta faisait un appel à la réaction tandis que celle de Gokû, contradictoire, cherchait plutôt à attendre, pour être sûr de bien agir. Goten, derrière, tilta enfin. Le brun enleva ses mains de derrière sa tête pour demander, incrédule :

— Alors ça veut dire que mon papa et Vegeta sont cette personne-là?

Il pointa son nouveau père du doigt. Père qui répondit :

— Oui, c'est ça.

Goten soupira. Il est vrai que son père allait lui manquer d'une certaine manière, mais il ne l'avait connu qu'une journée. Tout ce qu'il en savait, ce n'était que des évènements racontés par les membres de sa famille. Tout bien réfléchi, ce nouveau statut ne le gênerait pas plus que ça. Et puis il y a à peine quelques jours il n'avait pas de père, alors il y gagnait. Il sourit, content de s'y être retrouvé, mais Trunks ne l'entendait pas de cette oreille.

— Ça veut dire que je... ne reverrais plus... plus jamais mon... Balbutia Trunks.

Il sentit une sorte d'émotion lui étreindre les entrailles mais tâcha de se contrôler. Son père n'aurait pas voulu qu'il se laisse aller en public.

— Bien sûr que si. Maintenant, c'est lui ton père. Dit Bulma qui ne semblait pas elle-même croire ce qu'elle disait, mais qui déployait assez de talent d'actrice pour pouvoir convaincre son fils. Même si il n'a plus la même apparence, et plus exactement le même caractère, il est là-dedans.

Vegetto, voulant retranscrire les sentiments que Vegeta aurait pu libérer, prit la parole :

— C'est vrai que je ne suis plus Vegeta. Je ne suis même pas Gokû. Je suis les deux, et sache que je t'aimerai comme avant. Je suis à jamais ton père.

Trunks acquiesça. Bien sur, une telle nouvelle ne pouvait pas être acceptée en si peu de temps, surtout par un enfant de cet âge, mais Trunks eut la sagesse de garder pour plus tard les questions trop gênantes.

Après un silence assez gênant, une voix bien connue se fit entendre :

— Félicitation les enfants ! Encore une fois, vous avez triomphé !

— Merci Kaiô-sama. Dit Piccolo, toujours aussi stoïque.

— Enma va vraiment finir par vous haïr à emmener et ramener du monde dans l'au-delà. Les récents évènements l'ont tout à fait débordé. Je pense qu'il voudra te parler d'ailleurs, Vegetto.

— Qu'est-ce qu'il me veut, lui ? Fit le susnommé avec humeur en croisant les bras.

— Je ne sais pas. Tu iras le voir par Dende quand tu auras le temps. Enfin, pas tout de suite, parce qu'il doit maintenant annuler les fiches de tous les terriens ressuscités... Enfin, tout ça pour dire qu'il sera occupé un bout de temps.

— Ok... Fit pensivement Vegetto en pensant à la demande qu'il avait fait avant la mort du monstre.

— Maintenant, l'heure est à la fête mes enfants ! Vous avez sauvé la Terre ! Pourquoi ces têtes d'enterrement ? Sortez donc le champagne !

Derrière Kaiô, Bubbles et Gregory portaient des chapeaux de fête et allumaient des feux d'artifice. Kaiô avait raison, on avait vaincu l'ennemi le plus dangereux de l'univers, pourquoi déprimer ? Une fois la connexion avec Kaiô coupée, ils se mirent à bavarder de tout et de rien entre eux, heureux que leur calvaire soit fini, et faisant semblant d'oublier l'incident qui attristait tout le monde malgré tout. Videl, la plus curieuse et la moins gênée du groupe, entretenait la conversation avec Vegetto, ce qui ne gênait absolument pas ce dernier.

— Mais en fait comment vous... tu te sens là ? Y a un diable et un ange sur tes épaules, comme dans un cartoon ou...

— Non pas du tout, dit Vegetto en souriant devant l'image d'un Gokû avec une auréole et des ailes sur son épaule droite et d'un petit végéta avec des cornes et une queue fourchue sur l'autre.

Il prit une inspiration puis expliqua :

— En fait, je n'ai qu'une conscience, juste une voix dans ma tête. Ce qu'il s'est passé lors de la fusion, c'est une réelle fusion du corps et de l'esprit. Je t'explique, en fait les deux personnes que j'étais avant ne sont plus qu'une : moi. Je suis eux et pourtant je n'ai plus grand chose à voir avec Gokû et Vegeta. Je suis un mélange de leurs caractère et de leur physique très harmonieux, d'autant plus que c'étaient deux personnes complètement opposées. J'ai les souvenirs de chacun, j'ai leur passé en moi, mais il n'empêche que je ne suis qu'un.

— C'est compliqué... Dit Videl en se prenant la tête entre les mains. 

— Je sais. 

— Mais comment vas-tu faire pour Mme Son et Mme Brief ? Ok, tu n'es qu'un, mais ils avaient chacun une femme.

Et elle mit le doigt sur un très épineux problème. Comment faire ? Vivre avec les deux ? Pas question ! C'est bien trop glauque... Mais comment choisir ? Il aurait pensé être plus attaché à Chichi, mais la répulsion naturelle de cette ménagère hystérique de Vegeta et l'amour inattendu que ce dernier portait à sa compagne rééquilibrait largement la balance. D'autant plus que Gokû, très attaché à des valeurs telles que « ne pas tromper sa femme » et « Bulma est mon amie pas question d'y toucher », ne rendait pas la tâche facile. Bref, Vegetto était complètement perdu. Il se gratta pensivement la tête, comme le faisait parfois Gokû, puis dit :

— Tu sais que je n'y avais pas du tout pensé ? Je ne sais pas vraiment quoi faire là...

Il eut tellement l'air ennuyé que Videl s'exclama :

— Je vous ai mis dans l'embarras ? Je suis désolée, vraiment !

— Non, ça va, il aurait bien fallut que j'y pense...

Il tourna et retourna la question dans sa tête. Il avait bien de quoi être déstabilisé par la question. Réfléchir sur ce qu'il ressentait alors qu'il n'était né que deux heures plus tôt... Il tenta d'analyser les sentiments de ses deux géniteurs. En ce qui concernait Gokû, il était très épris de sa femme et adorait sa meilleure amie. Vegeta était celui qui compliquait le débat. Lui aussi aimait éperdument sa femme, mais était quasi-répulsé par Chichi qu'il considérait comme une stupide bonne femme tout juste bonne à s'occuper de son intérieur. Afin de satisfaire son côté "vegetesque", c'était vers Bulma qu'il devrait se tourner, mais le loyal et fidèle Gokû hurlait quasi au scandale dans sa tête rien qu'à la pensée de Bulma plus... Intimement découverte. Techniquement, les deux étaient contre une relation avec une des deux femmes. Vegetto leva la tête et dévisagea Chichi. Un visage amical, souriante, gentille... Puis son regard se porta sur Bulma. Bulma était dynamique, amusante, tendre... Un peu violente sur les bords mais bon... Pas plus que Chichi d'un côté...

— Alors, tu as fait le point ? Demanda Videl, attentive à son débat intérieur.

— Oui...

— Dis moi ! Réclama la jeune femme, avide de savoir.

— Je... Hésita Vegetto avant de décider qu'il pouvait bien lui dire. Je me sens plus attiré par... Bulma, personnellement.

— Ça veut dire que Vegeta aimait plus sa femme que Gokû ? Demanda Videl décontenancée.

Elle afficha un air incrédule. D'après ce qu'elle savait du bonhomme et ce qu'on lui avait raconté sur Gokû, elle aurait été plus encline à penser que Vegetto se tournerai vers Chichi mais enfin... C'est la vie!

— Non non, c'est pas ça ! Dit Vegetto précipitamment. Les sentiments des deux pour chaque personne compte! 

— Donc la haine de Végéta envers Chichi est égal à l'amour de Gokû pour sa femme?

— Non, Gokû est aussi le meilleur ami de Bulma, donc...

Vegetto soupira devant la difficulté qu'il éprouvait à expliquer ses sentiments. Comment décrire ce que le mélange Gokû-Vegeta avait engendré sans entrer dans pareille complication aussi?

La bonne humeur avait réussi à effacer toute trace de peine dans les cœurs en ce qui concernait la double perte qu'ils avaient essuyé pour la victoire. Gokû, qu'on pensait avoir enfin retrouvé, et Végéta, qui avait réussi à se faire apprécier malgré son caractère spécial, étaient partis en même temps... Enfin, ils avaient tout de même Vegetto, que les plus optimistes avaient qualifié de « 2 en un ». Les plus sensibles à cette perte étaient Trunks, qui avait à peine reçu l'affection paternelle, Bulma, qui s'était découvert des sentiments bien plus forts qu'elle ne le pensait, Chichi, qui avait même pensé à préparer le repas préféré de son mari pour son grand retour, et Gohan, qui, malgré le fait qu'il ait été habitué aux absences de son père, avait espéré pourvoir en profiter plus de 3 ans (rappelons que c'est le laps de temps maximum pendant lequel Gokû ait été là avant de s'éclipser pendant un nombre X d'années...). 

Une fois la gêne dissipée, Vegetto avait été inclus dans le groupe de discussion. Ceux qui lui parlaient étaient ceux qui les avaient le moins connu, comme C-18 (malgré qu'elle appréciait beaucoup Végéta car ils étaient sur la même longueur d'ondes), Videl et Satan. Certains prenaient sur eux, comme Kulilin, Dende et Goten mais la famille proche n'arrivait pas à se faire à l'idée de cette fusion. Un Gokû et un Végéta ensemble, c'était impensable ! L'un était tout ce qu'il y avait de plus amical, alors que l'autre était le stoïcisme incarné ! Cela semblait contre nature!

— Et donc tu viendras vivre avec nous ? Demanda Goten.

Vegetto eut un blanc.

— Bien sûr que non ! Répliqua Trunks. Il viendra vivre chez ma mère !

— Mais c'est mon papa ! S'exclama Goten, outré.

— C'est plus le miens que le tiens ! Rétorqua le descendant de Végéta. Et puis le tiens, il était mort ! Tu ne verras même pas la différence.

Le petit brun renifla bruyamment.

— Tu ne vas quand même pas pleurer ?! Dit Trunks, passablement agacé.

— Mais... J'étais content d'avoir un papa, moi... Balbutia le pauvre garçon à la limite de la crise.

— Et moi je viens de perdre le miens ! Tu ne vas quand même pas me l'enlever pour ton plaisir personnel ?! Gronda Trunks.

— Les garçons, ça suffit ! Fit Bulma en s'interposant. Trunks je t'interdit de parler de la sorte ! Tu te rends compte de la peine que tu fais à Goten ?

— Parce que maintenant ça me retombe dessus ? C'est pas ma faute si papa est...

Il se tut, car il sentit qu'il ne pourrait plus parler sans que sa voix ne tremble. Bulma soupira bruyamment. Dire que la bonne humeur avait enfin réussi à prendre le pas sur l'ambiance pesante, il eut fallu que ces gosses gâchent tout. Quoique, se voiler la face n'aurait pas plus servit. Elle jeta à Vegetto le regard de « faudra qu'on en parle tout à l'heure ». Il acquiesça.

Quelques heures plus tard il fut l'heure de dire au revoir... 

— Bye bye tous ! Salua Kulilin en s'envolant avec sa femme, sa fille dans les bras.

— Au revoir !! Dirent à leur tour Satan et Videl en partant avec une capsule.

— Juste quelque chose... Dit Piccolo à Vegetto avant qu'il ne se retrouve face à face avec celles qu'il voulait éviter à tout prix. Je voudrais juste voir quelle puissance tu as pu déployer pour tuer Buu, alors... Pourrais-tu augmenter ton ki, histoire de faire une petite démonstration ?

— Euuuh... D'accord. Dit Vegetto pris au dépourvu.

— Attends !! S'écria Gohan. Je veux combattre ! 

Piccolo jeta une oeillade interrogative à Gohan. Il n'était pas dans les habitudes du jeune homme de livrer des combats, surtout sans raison! Cependant, le brun avait dans l'oeil un je-ne-sais-quoi de déterminé, un désir inébranlable de voir à quel point son père avait put changer pendant cette aventure. Le namek finit par s'asseoir en acquiesçant :

— Comme tu voudras.

La petite troupe s'installa à l'écart, avide du spectacle. Gohan se mit en position de combat, comme son père lui avait appris. Vegetto, lui, ne bougea pas d'un poil.

— Approche ! Lança-t-il, provoquant.

Voir un visage si semblable à celui de son père armé du rictus de Végéta provoqua une rage inattendue chez Gohan qui bondit d'un coup sur Vegetto. Il lança son poing de toute ces forces sur son adversaire en poussant un hurlement. Il fut paré avec facilité. Là commença un enchaînement de pieds et de poings sans qu'aucun n'atteigne sa cible. En bougeant un minimum Vegetto désamorçait la moindre tentative de blessure de Gohan. Ce dernier s'en énerva au point qu'une aura blanche l'entoura. Il lança un uppercut dans le ventre de Vegetto qui se plia en deux. Croyant enfin l'avoir touché, Gohan s'autorisa à sourire, mais une main agrippa son poignet. Vegetto releva la tête, satisfait, et projeta Gohan sur le sol, le fracassant par la même occasion.

— C'est pas du jeu !! S'écria le fils, outré.

— C'est un combat ! Rétorqua son adversaire.

Gohan, ulcéré de voir cette expression de fierté illuminer les traits de son adversaire, se précipita hors de son trou, prêt à en découdre. Le fait que Vegetto en soit encore au stade normal le blessait dans son orgueil de guerrier.

— Mais transformes-toi!!!!

— Pas besoin. Répondit simplement Vegetto en lui envoyant une droite en plein dans la tête.

Gohan roula sur plusieurs mètres. Piccolo, en apparence serein, était profondément impressionné par la performance du guerrier. Gohan se jeta en avant mais fut accueilli par une vague kikoha. Lorsque la poussière se fut dissipée, il vit Vegetto, un rictus de victoire sur les lèvres et les bras croisés. Gohan se posa, perturbé. Il n'arrivait pas à imaginer l'homme en face de lui comme étant son père. Pas avec cette figure. Il se posa à terre et redevint normal.

— J'ai vu ce que je voulais voir... Dit-il.

Tout le monde était très impressionné par le spectacle qui venait de se dérouler. Les convives s'échangeaient des regards appuyés, signe de leur admiration, lorsque Dende s'avança vers Vegetto :

— Avant de partir, je t'emmène voir Enma.

— D'accord ! Dit Vegetto qui avait retrouvé un visage amical.

Il posa sa main sur l'épaule du jeune Namek et ils disparurent.

Ils atterrirent devant Enma.

— Alors c'est toi, celui qui double mon travail! 

— Désolé... Balbutia Vegetto en se grattant la tête.

— Je t'ai fait venir pour te prévenir : la terre aurait dû se débrouiller seule. Tu as violé une loi universelle en faisant appel à la planète Namek!

— Je... suis désolé mais... C'était une urgence.

— Que ce soit la dernière! 

— B... Bien!

Vegetto pensait que c'était terminé lorsqu'il se souvint du souhait fait lorsqu'il avait tué son adversaire :

— Euuuh... Pour mon vœu...

— Oui, je t'ai entendu tout à l'heure.

— C'est pour savoir si...

— Et en quel honneur?

Vegetto resta coi devant la question rhétorique.

— Eh bien... Pour tout ce que j'ai fait pour...

— Toi? Demanda Enma qui, pour la première fois depuis l'échange détourna les yeux de ses feuilles.

— Eh bien... Oui je... J'ai quand même...

— Non, ce n'est pas toi. C'est Son Gokû.

— Mais Gokû est une partie de moi...

— Oui, mais ce n'est pas toi. N'oublies pas que tu as aussi un des plus grands criminels de l'univers en toi. Peut-être que Gokû a fait de grande choses, mais Végéta a tué autant de gens que Gokû en a sauvé, voire plus! Pour Gokû... Je l'aurais fait. Mais pour toi, c'est non, point final.

Déçu et en colère, Vegetto salua Enma et rejoignit Dende. Ils réapparurent au palais de dieu qui portait encore les séquelles de son récent combat. Maintenant il allait devoir affronter le pire des adversaires : sa famille...

Quelques dizaines de minutes plus tard, le soleil commençait son déclin, donc moment était venu de partir, mais avec qui rentrer ? Vegetto, qui n'était pas de nature lâche, prit la décision de les prendre à part toutes les deux afin qu'ils puissent s'entretenir à propos de cette... complication. Il fit signe à Chichi et Bulma de s'approcher. Gohan

esquissa aussi un mouvement mais Vegetto lui ordonna de rester à sa place d'un regard. Une fois assez éloignés, Bulma demanda :

— Qu'est ce qu'il se passe ?

— Eh bien... Commença Vegetto. C'est assez compliqué, mais il a fallu que je réfléchisse beaucoup sur ce que j'avais l'intention de faire...

— Par rapport à quoi ? Fit Chichi en s'attendant tout de même à la réponse.

— Par rapport à vous. En moi, il y a vos deux maris... Et donc, il faut bien que je fasse quelque chose par rapport à vous...

Bulma et Chichi eurent l'air gêné. Elles savaient bien qu'elles devraient être confrontées à cette situation, mais si tôt... Et si soudainement...

— Tu pourrais vivre chez nous deux... Suggéra Bulma.

Vegetto se renfrogna et croisa les bras, signe de réflexion. Le même tic que Végéta, réalisa Bulma.

— En fait, je trouve ça un peu glauque... Bien sûr j'ai des obligations envers vous deux, mais... Il y a en moi trop de sentiments contradictoires. Je penchais plus du côté de Bulma, intérieurement, au départ, avoua Vegetto avec franchise.

Chichi fit une grimace scandalisée.

— Comment ça ? S'exclama-t-elle.

— Eh bien, j'ai le sentiment d'amitié profonde de Gokû et l'amour de Végéta en moi, alors que pour toi, j'ai bien sur l'amour, mais aussi un profond mépris...

Chichi semblait ulcérée.

— Ton mari n'était vraiment pas fréquentable ! Cria-t-elle en agressant Bulma. Tu vois comment il me considérait ?

— Ça ne m'étonne pas vraiment... Dit Bulma, neutre.

Chichi s'étouffa de rage.

— Allons, du calme... Tenta Vegetto vainement.

— Donc tu comptais faire quoi ? Continua Bulma en ignorant la colère de son amie.

— Eh bien, plus vivre chez toi, mais aussi passer chez Chichi... De temps à autre... Après tout je suis aussi son mari... en quelque sorte...

— Je continue à penser que tu devrais vivre chez les deux... Dit Bulma.

— Comment ça ?

— Eh bien, expliqua Bulma. Nos maisons sont très éloignées, il y a environ cinq heures de décalage horaire entre nous deux, tu peux à une certaine heure te téléporter...

— Et je dors quand, tu m'expliques?

— Je me souviens que Végéta avait vraiment un sommeil court. Dormir trois heures par nuit lui suffisait amplement. Du temps où il s'entraînait dans la salle de gravité, il lui arrivait de passer plusieurs jours sans dormir...

— Mais, coupa Chichi, enfin calmée. Gokû-sa était une vraie marmotte. Lui, il lui fallait ses huit heures par nuit minimum...

— Toi, comment tu le sens ? Fit Bulma à Vegetto.

— Eh bien... Je ne sais pas... Je n'ai encore jamais dormi en tant que moi-même à vrai dire...

— On verra bien ça cette nuit. Conclut Chichi avec un sourire. 

— Ce soir tu rentres chez qui ?

Vegetto réfléchit. Son estomac sans fond, hérité des deux saiyans, grognait. Un souvenir olfactif lui vint en mémoire. Celui d'un ragoût de bœuf fait avec des légumes d'automne accompagné de riz tiède et d'une série de brochettes de poulet. Gokû réclamait la nourriture de sa femme, et Vegetto n'allait certainement pas s'y opposer. Il dit donc avec un sourire un peu bêta :

— J'aimerais bien aller chez Chichi, parce que j'ai faim là et...

Bulma s'y attendait. Chichi était bien meilleure cuisinière qu'elle et Son-kun un vrai ventre sur pattes. Comme quoi, Vegetto qui ressemblait tant à Vegeta au niveau du caractère tenait bel et bien de Son-kun aussi... Chichi parut satisfaite. Elle savait que toutes ces heures perdues en cuisine à faire de bons petits plats paieraient un jour!

Elle s'avança et fut d'une témérité à toute épreuve en attrapant Vegetto par le bras comme elle le faisait avec Gokû avant. Elle lui sourit. Derrière, Bulma fulminait. Elle avait l'impression que Chichi lui piquait son mari.

Une fois arrivés, Chichi mit à réchauffer les imposantes casseroles sur le feu. Vegetto en salivait d'avance. Elle mit le couvert et ils mangèrent tous dans une bonne ambiance, excepté Gohan qui se sentait mal à l'aise. Le moment vint d'aller dormir. Vegetto, en bon père, raconta une histoire à Goten :

— Alors... Il était une fois, un prince sur une planète très lointaine. Commença-t-il rêveusement.

— Comment s'appelait le prince ? Demanda le garçonnet fasciné.

— Euuuh Vegeta.

Gohan tiqua.

— Et donc, ce prince, il possédait un immense royaume, et ce royaume était celui des guerriers les plus forts de l'univers. Tout le royaume prospérait, car ils étaient immensément riches. Ils travaillaient pour le compte d'un homme très influent, et étaient ses employés de premier choix. Personne ne les battait...

— Et ? S'impatienta Goten.

— Un jour, il partit en mission avec son subordonné, Nappa, et un soldat prometteur, Raditz. Il pensait qu'il reverrait un jour sa planète, avec sa famille et ses amis, mais...

— Mais ? Questionna Goten, gêné par la tristesse qu'il percevait en son nouveau père.

— Mais l'homme pour qui le peuple travaillait était en fait un tyran sans scrupules. Sans crier gare, il détruit la belle planète, tuant ainsi tous ses habitants, à l'exception du prince et de ses deux alliés...

— Pourquoi ?

La question était sortie toute seule, et Goten la regretta dès qu'il vit la figure de son père se transformer en un mélange de tristesse et de haine.

— Parce qu'il avait peur de ce peuple. Il était puissant... Il voulait l'éradiquer avant qu'ils aient la force de se soulever...

Il fit une pause, pensif. Goten resta patient, et en Gohan s'opérait une illumination. Il avait réellement apprécié Végéta pendant les dernières années, mais pas au point de le vouloir comme père... Seulement, pour la première fois, il venait de comprendre ce qui le hantait jour et nuit. Vegetto sembla s'éveiller et serra Goten dans ses bras.

— Bonne nuit fiston ! Fais de beaux rêves.

Il baisa le front de son fils cadet. Gohan se revit, une dizaine d'années plus tôt dorloté de la même manière. Vegetto se dirigea vers lui. Gohan l'attrapa littéralement et l'étreignit avec un :

— Bonne nuit à toi aussi papa, je t’aime !

Dire que le père était surpris aurait été un véritable euphémisme. Il sourit, heureux de ce changement d'attitude. Gohan se coucha finalement de bonne humeur. Il avait retrouvé son père dans Vegetto et même si il avait un peu de Végéta, ce dernier avait tout autant de bon côtés, mieux cachés. La fusion l'avait apparemment libéré de cette gêne qui l'empêchait de se dévoiler. Gohan se promit d'accepter son nouveau père pour ce qu'il était, même si il lui faudrait du temps pour ça... Et il s'endormit serein.

Dessin par:

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