DB Multiverse

Au moment où Son Gohan de l’univers 16 perdit l’ultime étincelle de vie qui l’animait encore, un frisson parcourut l’échine de plusieurs personnes, de l’autre côté de l’Univers.

– J’ai un mauvais pressentiment…, murmura Vegetto en fronçant les sourcils.

– Il faut qu’on se dépêche, j’ai l’impression qu’une chose horrible est en train de se passer, ajouta Son Gokû, transpirant d’inquiétude.

– Papa, maman…, frissonna Pan de l’univers 16.

Son double de l’univers 18 savait exactement ce qu’elle ressentait. Elle était traversée des mêmes sentiments d’angoisse et de doute. Elle savait que son père était l’homme le plus fort du monde. Mais chez celle du seizième univers, il y avait deux personnes plus fortes que lui. Vegetto, qui était avec eux. Son Bra, qui était partie dormir dans leurs appartements, coupée de toute sensation d'énergie, ignorante de ce qu’il se passait sur l’arène. Son Gohan était donc livré à une armée de monstres, et même s’il était de loin bien plus fort, même lui ne pouvait pas lutter contre tout le monde. Surtout ce Cell qui le regardait toujours du coin de l'œil…

Plus concentrés que jamais, tout le monde se focalisa sur les recherches, la panique prenant leurs entrailles. Même Vegeta de l’univers 13 n’aimait pas ça. Quelque chose lui disait que, quoi qu’il trouve en revenant, ça n’allait pas lui plaire.

Seul Buu de l’univers 4 ricanait paisiblement. C’était un véritable carnage qui se produisait, et cela lui plaisait énormément. Pour lui, cela n’aurait aucune conséquence, c’était juste une plaisante entracte, un point chaotique et destructrice. Mais il réparerait tout ça d’un claquement de doigts, littéralement. En revanche, il avait conscience que chaque univers s’en souviendrait de leur côté. Mais il n’en avait fichtrement rien à faire. Il attendait avec une grande impatience la réaction de Vegetto en voyant son héritière en train de massacrer toute sa famille.

Pendant ce temps, il avait un autre jouet sous la main qu’il n’avait pas oublié…

Quelque part perdu dans l’espace, Babidi commençait à suffoquer lentement dans son abri flottant dans le vide intersidéral. Six minutes s’étaient écoulées depuis que Son Bra l’avait téléporté ici, et il avait gaspillé une bonne partie de son oxygène en s’égosillant de panique et en respirant de façon saccadée.

Plein de colère et de peur, il se dit à voix basse :

– Quelle fille idiote… ! Comment a-t-elle pu croire qu’aussi peu d’air serait suffisant pour dix minutes complètes ? Pourquoi elle met autant de temps à les tuer ? Sale petite prétentieuse, à cause d’elle, je vais mourir asphyxié…

– Ce ne serait pas très drôle, lui répondit une voix moqueuse au-dessus de lui. Je te réserve une fin bien plus intéressante.

Pris d’effroi, Babidi constata la présence de Buu de l’univers 4 flottant tranquillement à l’envers, quelques centimètres au-dessus de sa tête.

– T… Toi ! tenta de crier Babidi, les yeux exorbités. Ai… Aide-moi !

– Mmh… Non, je ne crois pas.

– Ingrat ! Je connais la formule pour t’enfermer, alors tu as intérêt à --

SNAP

D’un claquement de doigts, plus aucun son ne sortit de la bouche de Babidi. Ses lèvres se mouvaient toujours, mais il semblait parler avec un volume réduit au maximum. D’un sourire niais, Buu lui répondit :

– Tu disais ? Répète, je ne t’entends pas. Suis-je sot, serais-tu devenu muet, mon cher ancien maître ?

Babidi gémit, réduit à l’impuissance la plus totale.

– De toute façon, dans l’espace, personne ne peut t’entendre crier, conclut Buu en tapotant son crâne purulent.

Le sorcier bouillonnait de fureur. Il cria silencieusement. Son clapet s'ouvrait grand et ne se fermait que pour se réouvrir instantanément. On pouvait dire qu'il applaudissait de la bouche.

“Stupide boule de gomme rose !” tenta-t-il de formuler.

Il se souvint que ce n’était pas son Majin Buu qu’il avait en face de lui. S’il employait cette insulte à tout bout de champ envers son propre esclave, le Djinn en face de lui était bien plus évolué, bien plus intelligent, bien plus dangereux.

“Création sadique et cruelle !” essaya-t-il de reformuler. “Comment peux-tu me manquer autant de respect ? Je t’ai libéré, tu existes grâce à mon père !”

Buu souleva une paupière, curieux.

– Alala. Je t’assure, je fais de mon mieux pour lire de tes lèvres, mais même avec mes années de pratique, je n’arrive pas à déchiffrer les mots sur ton visage si laid et malléable ! Et puis, tu prononces si mal ! Attends, je crois deviner… Tu as faim ! Voudrais-tu une pomme ?

Un torrent d’insultes sortit de la bouche du sorcier. Mais une fois encore, il n’y avait aucune vibration sonore.

– Oh, mes excuses, j’avais sous-estimé ton appétit ! Deux pommes ?

Sur ces mots, il fit apparaître deux fruits rouges dans la paume de sa main. Il les laissa flotter doucement dans les airs autour de Babidi. Ce dernier était abasourdi par l’absurdité des réponses de Buu. Cela le mettait hors de lui.

Soudain, il se sentit manquer cruellement d’oxygène. La colère venait d’épuiser encore plus vite le peu d’oxygène qui lui restait. Où était cette fichue Son Bra ?

Babidi parvint à se calmer peu à peu, et se mit à réfléchir à sa situation.

“Bon, il m’a jeté un sort, c’est pour ça que je ne peux plus parler. Comme c’est de la magie, je devrais être capable de le contrer…”

– Enfin, un éclair d’intelligence, je n’y croyais plus ! s’extasia Buu en applaudissant.

Surpris, Babidi écarquilla les yeux.

– Oh oui, j’entends tes pensées depuis le début. Tu es un livre ouvert pour moi, et terriblement mal écrit ! Tu es si misérable, tu n’as fait que prendre de mauvaises décisions et mal positionner tes pions. J’aurais espéré un peu plus de stratégie de ta part, j’apprécie la subtilité dans une bataille. Au fait, j’entends tes insultes depuis tout à l’heure, mais j’aime trop te voir t’agiter dans tous les sens. Huhuhu, tu ne m’en veux pas ?

Stupéfait, Babidi ne parvint pas à décrocher un mot, même mental. Le temps passait inexorablement, et sa mort approchait à grands pas.

“Je… Je vais mourir asphyxié à cause de cette petite…”

“Tu ne vas pas mourir d’asphyxie.”

Buu approcha son visage devant celui de Babidi, qui sentit une profonde terreur s’emparer de lui en voyant l’étincelle de folie dans les yeux de Buu.

“Tu ne vas pas mourir… D’asphyxie.”

Dans l’arène, Son Bra dévisageait de façon hautaine les survivants qui étaient toujours sous le choc, le corps tranché de Son Gohan de l’univers 16 à ses pieds.

– Alors, qui veut s’y risquer ? leur dit-elle en faisant disparaître son épée.

– Elle a vraiment perdu toute empathie, dit Gohan en arborant un regard désespéré.

“On est foutus…” pensa Cell en tremblant, toujours piégé par le Ki solide de Son Bra.

– Et puis zut ! pesta Piccolo. Le tout pour le tout. Gohan, tu es encore en forme, téléporte-toi sur elle ! Majin Buu, tu fonces à toute vitesse pour l’aider, pendant que ton mini-Cell ira soigner son père avec le dernier Senzu. On y va !

Mais alors que les combattants entamaient leur ultime manœuvre, le corps de Piccolo explosa soudainement, disloqué en multiples morceaux. Le Senzu échappa de la main réduite en charpie du Namek. Majin Buu afficha une pure expression de terreur, tandis que Gohan était sidéré par un tourbillon de colère et de désespoir.

– Ce n’est pas vrai…, bégaya-t-il.

– Eh oui, fit Son Bra d’un ton narquois en ramenant vers elle le bras qu’elle avait tendu en direction de Piccolo. Une telle différence de niveau, ça permet ça…

– Non non non, non, non non ! Je veux plus ! J’ai peur ! Je veux pas qu’elle me fasse pareil ! paniqua Majin Buu en secouant la tête.

“Quelle débâcle, je m’attendais à mieux de la part de ces minables alliés…” songea Cell, plongé à moitié dans l’inconscience.

– On poursuit le plan ! cria Son Gohan.

Son mini-Cell le téléporta immédiatement, suivi par Majin Buu qui délaissa son propre Junior. Ce dernier récupéra le Senzu qui tombait en direction du sol, et se téléporta à son tour.

Son Gohan réapparut juste derrière Son Bra, pendant que Majin Buu arrivait droit vers elle. Le Djinn ouvrit grand la bouche pour envoyer une puissante rafale d’énergie vers la Saiyanne, pendant que Gohan tentait de lui faire perdre l’équilibre avec un coup dans les jambes.

Mais Son Bra était maintenant exaspérée par les efforts futiles de ces risibles adversaires. Elle ne voyait que trop bien quel était leur ultime espoir. Leurs vaines tentatives de l’arrêter étaient trop prévisibles. Et le temps accordé à Babidi était bientôt écoulé. Elle devait les achever et aller le sauver avant qu’il ne meure.

Elle échappa aux attaques conjointes de Gohan et Majin Buu en se téléportant. Alors qu’ils frappaient dans le vide, Philpsil demeurait muette, observant avec peine le corps de l’autre Son Gohan. Dans son appareil, la voix robotique lui disait :

“Énergie restante : 1%”.

Elle poussa un soupir, et prit une décision radicale. Quitte à tous y passer, elle emporterait cette maudite Saiyanne dans la tombe.

Au moment où tout cela se produisait, le micro-Cell de Majin Buu apparaissait au-dessus de son géniteur. Cell était dans un sale état, et la gelée de Ki, combinée à la douleur intense, l’empêchait de reprendre suffisamment de forces pour se régénérer. L’être parfait était à l’agonie, mais son noyau l’empêchait de mourir.

– Papa !

Il parvint par miracle à se retourner pour faire face à sa minuscule progéniture. Le micro-Cell s’approcha de sa bouche, et tendit le Senzu avec hâte :

– Vite, il faut que tu manges ça !

– J’ai quelque chose de bien meilleur à vous faire bouffer ! s’exclama la voix cruelle de Son Bra derrière lui.

Avant que Cell n’ait pu ouvrir ses lèvres, lui et son rejeton furent instantanément pulvérisés par une puissante vague d’énergie de la Saiyanne, qui venait tout juste d’échapper à Gohan et Majin Buu. Elle savait que sans Cell, ils n’avaient plus aucun espoir de lui résister. Leur seul espoir avait été de le soigner, et elle venait de les priver de ce dernier atout.

– Non ! s’exclama Son Gohan en fonçant sur elle.

“Papa n’est pas mort !” lui dit son micro-Cell. “Je le connais, son noyau a résisté à coup sûr ! Retiens-là le temps qu’il revienne !”

“Compris !”

Son Gohan tendit le poing en direction de Son Bra, qui l’attendait tranquillement, prête à l’achever en une contre-attaque. Soudain, Son Gohan fit une roulade sur lui-même et prit appui sur le sol pour s’élancer au-dessus de Son Bra, en position pour lui envoyer un puissant Kamehameha. Mais la Saiyanne le voyait venir.

– Abruti, l’autre ne m’a pas tuée avec toutes ses forces, qu’est-ce que tu espères faire ?

Elle envoya un Kienzan en direction de Gohan qui disparut dans les airs. Il réapparut en face d’elle, tandis qu’elle était encore positionnée vers les cieux.

“Maintenant !” fit le micro-Cell qui venait de téléporter Gohan.

– HAAAA ! s’écria le Saiyan en tendant les bras.

La vague déferlante engloba le corps de Son Bra pour aller se perdre dans l’espace. Son Gohan poussa un râle de fatigue, doutant d’avoir pu blesser leur ennemie.

Soudain, il entendit la voix aigüe de Majin Buu crier :

– Ah, j’ai trouvé le copain Cell, je vais le soigner, ça ira plus vite !

– Mais quel idiot ! jura Gohan en se retournant dans sa direction.

Trop tard. Trop enthousiaste à l’idée d’avoir un rôle d’importance, Majin Buu n’avait pas réfléchi un seul instant, et son cri avait prévenu Son Bra. Cette dernière avait pris quelques dommages légers par l’attaque de Son Gohan, et s’était envolée dans le ciel en sondant l’arène à la recherche de Cell pour l’achever au plus vite.

Elle apparut derrière Majin Buu, et l’envoya dans le décor d’un coup de pied. Tendant les mains vers le noyau de Cell en cours de reformation, elle l’annihila subitement, ne laissant pas la moindre chance à Gohan et son micro-Cell d’intervenir.

– Elle a réussi à tuer Cell ! déplora-t-il.

Son Gohan était dos au mur. Ils avaient tout tenté. Ils s’étaient tous battus au maximum de leurs capacités, et avaient essayé de multiples stratégies qui furent finalement vaines. Son double et Cell étaient morts. Sans eux, la victoire par la force était désormais impossible. La raisonner était son ultime recours, mais elle avait assassiné son propre frère sans sourciller. Babidi était introuvable, et les participants ne revenaient toujours pas. Allait-il devoir abandonner ?

Du coin de l'œil, il vit son frère Goten dans leur espace en ruines, proche de la mort. Dans le couloir dévasté de leur univers, Bra se tenait cachée, observant les événements avec frayeur. Dans l’espace 1, le Grand Kaiôshin demeurait statique, les poings serrés. Même lui n’avait aucune idée pour remédier à cette situation catastrophique.

– Buuuu !

Le Djinn fit exploser les gradins dans lequel il avait été expédié, et rejoignit Son Gohan en s’exclamant avec fureur :

– Je suis pas content, elle me tape et j’arrive pas à la tuer, je suis très énervé !

Il se tourna vers Gohan et sembla soudainement surpris.

– Mais… C’est toi qui m’as tapé tout à l’heure ! Toi aussi, t’es une mauvaise personne !

Gohan poussa un soupir de découragement, et reporta son attention vers Son Bra. Celle-ci se tenait au milieu d’un cratère formé par leur conflit incessant, et elle venait d’être rejointe par Phipsil de l’univers 19. Le Saiyan pensa qu’elle devait avoir un ultime stratagème en tête, et repensa aux armes mortelles que possédaient les Héloïtes. Il n’avait pas le choix, il devait la laisser faire, et trouver une stratégie de dernière minute si celle de la soldate ne fonctionnait pas.

La seule option qui lui restait était de tuer Son Bra. Si les vagues déferlantes ne faisaient pas l’affaire, alors il n'y avait qu’une seule chose à faire.

Lui transpercer le cœur.

Le regard de Gohan se teinta d’amertume et de tristesse, puis il se tourna vers Majin Buu.

– Ok, Buu, j’ai peut-être une idée pour la battre une bonne fois pour toutes, mais j’ai besoin de toi. Si tu m’écoutes, on peut gagner et sauver maître Babidi.

– D’accord ! se réjouit Majin Buu.

– Tu vas essayer d’en faire un bonbon délicieux pour la manger. Si ça ne marche pas, tu fais comme avec moi tout à l’heure : tu essaies de l’absorber ! Ça te va ?

– Oui ! Je vais en faire du bon caramel ! s’exclama le Djinn de son air enfantin.

“Tu as tout suivi, petit Cell ?” chuchota Gohan.

“Oui !”

“On va refaire le coup de la téléportation. Elle sait nous contrer, donc on doit le faire dès qu’on aura la meilleure opportunité ! Prépare-toi et guette le moment propice !”

“Je me téléporte sur qui ?”

“Mais sur… Attends, est-ce que tu saurais où se trouve Babidi ??”

“Pas du tout.”

“Mais alors, qui faut-il attaquer, à ton avis ?” gronda Gohan. “On n’a qu’un seul ennemi, c’est Son Bra !”

“Je croyais que c’était mon papa, ton pire ennemi !” rétorqua le mini-Cell.

Épuisé, Gohan ne se sentit pas de débattre. Cell était certainement sa némésis, mais quelque part, il avait été leur allié le plus précieux pendant cette bataille. Il était difficile de compter sur Majin Buu, dénué d’intelligence. Si Phipsil ne réussissait pas son coup, il serait livré à lui-même.

Pendant que Son Gohan de l’univers 18 élaborait son dernier assaut, Son Bra l’observait avec un air mauvais. Quoi que ce pitoyable pastiche de frère puisse faire, plus rien ne pouvait l’arrêter.

Elle pouvait même aller chercher Babidi maintenant, elle serait en mesure de le protéger sans soucis.

Mais avant qu’elle ne puisse initier sa téléportation, un bruit de pas se fit entendre derrière elle. Puis des sons métalliques tombant sur le sol. Son Bra se retourna et vit Phipsil délestée de son armure, en position de combat.

– Tu n’as donc aucune parole, Son Bra ? lui dit-elle d’un ton déterminé. Tu devais sauver notre Univers, l’as-tu donc oublié ? Nous t’avons prise pour une héroïne, une vraie guerrière. Nous t’avons même admirée. Mais voilà que tu n’es plus qu’un laquais. Tu n’as donc pas de fierté ?

Son Bra grinça des dents et oublia momentanément Babidi.

– Un laquais, moi ? dit-elle avec rage. Je suis la plus puissante Saiyanne de tous les temps !

– Pour moi, tu n’es rien d’autre qu’une parjure sans honneur. Si tu en possèdes, même une once, alors retire ta transformation, et affronte-moi sans artifices !

Son Bra la dévisagea avec dédain, et lui asséna soudainement un coup de poing surpuissant dans les côtes. Le squelette de Phipsil se désagrégea sous le choc, et la vie s’échappa de son corps. Elle s’effondra, le sang s’écoulant de multiples entailles le long de ses membres.

– Pauvre minable, tu ne mérites pas que je m’abaisse à ton niveau, ricana Son Bra en levant le poing. Même avec ton armure, je t’aurais…

Un détail dans son champ de vision périphérique l’interpella. Elle vit avec horreur une dose de carbonite en train de recouvrir toute sa botte. Il était trop tard pour la retirer.

Et oui, la soldate Ultra n’avait pas compté sur un regain d’honneur pour se battre au corps-à-corps. Elle savait d’ailleurs qu’elle n’aurait pas gagné contre elle non transformée ; elle ne se sentait pas plus forte que ce démon monstrueux de dix mètres de haut. C’était un simple moyen de détourner son attention. Elle avait programmé son armure pour que, une fois à terre, ces éléments utilisent les rebondissements de choc au sol pour se positionner comme il fallait. Ainsi, lorsque Son Bra eut frappé Phipsil, un avant-bras de métal avait tiré silencieusement sur son pied.

– Non, pas ça ! s’écria-t-elle en paniquant.

Elle tendit les bras avec précipitation vers sa jambe et envoya une rafale d’énergie surpuissante. Elle poussa un cri d’intense souffrance et s’éleva dans les airs. Sa jambe était couverte de brûlures profondes et de sang, mais elle était débarrassée de la carbonite.

– Aïe, la salope ! jura-t-elle avec colère. Fourbe jusqu’au bout, vermine faiblarde !

Soudain, elle sentit un mouvement provenant des airs. Sur le signal de Gohan, Majin Buu s’était élancé sur elle et s’était écrié :

– Transforme-toi en bonbon !

Réactive, Son Bra se téléporta derrière le Djinn et, sans perdre de temps, employa la technique de désintégration que Vegetto lui avait enseignée. Du corps de Majin Buu, il n’en resta très vite plus que la tête et les bras. Envahi par une profonde terreur, le Djinn se rappela les propos de Gohan et suivit son instinct de survie. Il alla se coller autour de Son Bra avec son corps restant. Cette dernière fit avant de disparaître sous sa chair :

– Tsss, si tu crois que ça va marcher…

Au moment où elle fut recouverte, Son Gohan s’exclama, faisant apparaître une lame d’énergie au bout de sa main :

– Maintenant !!

Le micro-Cell le téléporta immédiatement. Au même moment, Son Bra fit exploser son aura et repoussa la gelée qu’était devenu Majin Buu. Elle perçut la présence de Son Gohan apparaître soudainement juste derrière elle et se retourna aussi vite qu’elle put. Elle intercepta le poing tendu de Son Gohan in extremis, la lame de Ki à quelques millimètres de sa poitrine.

– Guh…, fit Gohan en tentant de forcer au maximum.

– Grrr, grogna Son Bra en retenant la main avec fermeté. Pour un ultime baroud d’honneur, c’était bien tenté. J’aurais mis un quart de seconde en plus, j’étais morte. Je peux te le reconnaître. Mais c’est terminé !

Déployant son énergie, elle écrasa le visage de Son Gohan de son poing dévastateur. Le choc fut tel que le micro-Cell dans ses cheveux fut pulvérisé lui aussi.

– N… Non, Gohan ! gémit Goten depuis sa cachette en s’agrippant au rebord tant bien que mal.

Une silhouette passa très vite à côté de lui. Reconnaissant de qui il s’agissait, il s’exclama, impuissant :

– Non, Bra, n’y va pas !

Alors que Son Gohan de l’univers 18 perdait conscience et tombait en direction du sol, son corps fut rattrapé par Bra de l’univers 18 qui s’effondra sous son poids. Elle reprit contenance et, le tenant près d’elle, s’écria en pleurant :

– Non, Gohan ! S’il te plaît, réveille-toi, ouvre les yeux !

“On dirait que c’est terminé”, se dit Buu de l’univers 4 en soupirant de déception.

Depuis le couloir, Bra avait assisté au carnage. Elle avait ressenti de la terreur, de l’impuissance, mais aussi une immense frustration. Quand elle avait vu son alter-ego trancher le corps de son Gohan en deux, elle ne parvenait pas à comprendre comment la fille de Vegetto avait pu sombrer aussi bas. Les Gohan n’avaient même pas cherché à la tuer, mais à la ramener à la raison. Elle qui s’était vanté d’être au-dessus de tout le monde, elle tuait sa propre famille sur l’ordre d’un pou ? En prenant conscience qu’il s’agissait d’elle-même dans un autre monde, elle éprouvait une honte infinie.

Quand elle vit son propre Gohan, son protecteur, le père de Pan, sa meilleure amie, commencer à chuter, son cœur avait raté un battement, et son corps et son esprit avaient agi sans réfléchir : sauver Son Gohan.

Son geste était inutile, bien sûr. Le chute de Gohan au sol ne lui aurait pas fait plus de mal. Mais elle était maintenant au cœur de l’action, au milieu du danger. Elle n’en avait cure : elle était concentrée sur lui, qui ne donnait plus signe de vie.

– Pitié, Gohan, n’abandonne pas ! continua-t-elle, emplie de détresse. Je t’en supplie, fais-moi un signe !

– Ha ha ha ha ! ricana Son Bra en atterrissant. Je suis foutue ! Voilà leur renfort tant attendu… Mon double maléfique qui ne pourrait même pas briser une pierre !