DB Multiverse
Hanasia, Reine des Saiyans
Écriture par Salagir
Cette histoire se passe sur la planète des Saiyans, il y a 1000 ans, bien avant que ceux-ci ne soient les videurs de planètes qui ont fait trembler la galaxie à l'époque du Roi Vegeta...
Si vous vous demandiez comment vivaient ces êtres si puissants en communauté, si vous vouliez savoir quels furent les destins des Guerriers Millénaires d'avant Broly, si les aventures d'une combattante forcenée et émotive dans un monde de brutes vous tentent, entrez dans le monde de la Saga d'Hanasia.
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Partie 2 :4567891011121314151617
Partie 3 :18192021222324252627282930313233343536373839404142434445
Partie 4 :464748495051
Histoires d’amour - Après
Hanasia avait mal à la tête.
Hanasia avait souvent mal à la tête ces derniers temps. Il y avait eu plusieurs fêtes, et la dernière donnait sur une nuit de pleine lune. Autant d’occasions de manger et boire. Surtout boire... L'alcool était inconnu dans son village, mais qu'est ce qu'on consommait dans la capitale ! Même après des années de vie sur place, elle ne tenait toujours pas la boisson.
Ça ne l'empêchait pas de consommer. Les Tsufuls lui avaient répété plusieurs fois qu'elle devrait limiter sa consommation à cause du bébé, mais elle les envoyait balader. Aussi, nombreux étaient les Saiyans qui profitaient de son état d'ébriété très avancé pour la défier pour le trône. Ils regrettaient assez vite, sauf s'ils mouraient avant. Généralement, Hanasia ne tuait pas ses adversaires, mais avec deux grammes d’alcool dans le sang, à quatre heures du matin, elle ne savait plus retenir ses coups.
Donc, mal à la tête. Elle avait vomi ce matin (le matin étant la période après le lever, c'était un matin de début d'après-midi), mais n'avait pas su classifier si c'était un vomi d'enceinte ou de gueule de bois. Assise sur son trône royal, elle avait enduré deux audiences qui ne demandaient pas trop de concentration. Le temps passant, elle se sentait déjà un peu mieux et exigea un deuxième petit déjeuner avant l’audience suivante. Son petit-déjeuner de 16 heures terminé, elle demanda qui était le suivant.
— Gais Tonneau.
— Oh putain. Faites entrer.
Un petit Saiyan d’un certain âge entra non sans lancer un regard noir à la garde, la tenant pour responsable de sa longue attente. Trop vieux pour se battre, et donc pour avoir le respect de qui que ce soit, cela faisait déjà quelques dizaines d’années qu’il était devenu producteur. Un métier rare chez les Saiyans, et réservé aux faibles dans son genre, mais respecté contrairement à celui de bibliothécaire, car tout le monde voyait les avantages de son travail : les boissons alcoolisées.
Tout le monde était son client dans la capitale, et il avait acquis son surnom basé sur ce qu’il produisait : des barils d’un liquide qui rendait joyeux. Hanasia l’aimait bien, avec sa tête ronde et sa grosse moustache. Surtout qu’il lui réservait souvent le meilleur de sa production. Mais il se plaignait tout le temps. Depuis qu’il travaillait avec des Tsufuls, c’était pire. Leurs techniques pour améliorer la production le dépassaient et il avait toujours à redire. Pour lui, on détruisait le petit artisanat et les méthodes ancestrales pour faire du n’importe-quoi. Ça avait commencé avec le lavage des fruits. Laver enlevait tout le goût d’après lui, et on ne savait pas quelles saletés on pouvait trouver dans de l’eau transparente. Ensuite il s’était agit des nouveaux récipients. La matière n’était pas naturelle, et ça ne fuyait pas du tout, c’était suspect et sûrement dangereux. Ces couvercles qu’il fallait tourner pour ouvrir : tout devenait plus compliqué ! Et depuis une semaine, cette histoire d’agriculture. C’était une raison d’audience quasi-quotidienne. Eh quoi, les plantes poussent très bien toutes seules, quel intérêt de les planter toutes au même endroit, c’est quoi ces engrais qui puent, etc, etc.
— ReinHa, c’est plus possible.
Avec les années, la Reine Hanasia avait aussi gagné son petit surnom. Aucun monarque n’en avait eu avant, car aucun monarque n’était resté sur le trône assez longtemps ne serait-ce que pour que la plupart des habitants de la capitale se souviennent de son nom. Comme beaucoup de surnoms, son origine n’est pas très sympathique. C’était un Saiyan qui voulait se moquer d’elle et dans une tirade avait utilisé ce surnom. Encore deux ans d'hôpital, peut-être, et il pourra remarcher.
Mais par la suite, on l’utilisait souvent pour parler d’elle en son absence, parce que Hanasia était un prénom déjà légèrement courant chez les Saiyans, et cela permettait de plus facilement la nommer. En outre, une énorme, énorme proportion des nouveaux-nés s’appelait maintenant Hanasia (filles comme garçons).
Et puis un jour, un jeune Saiyan particulièrement beau et musclé l’avait utilisé en sa présence. Elle avait fini par trouver que c’était joli dans sa bouche, et avait de manière générale accepté l’utilisation du surnom. Ce jeune homme était vite devenu intime avec elle et c’était d’ailleurs le père du bébé. Enfin, sûrement.
— Quoi donc ? fit-elle en citant dans sa tête : “C’est ce champ, c’est n’importe quoi !”
— C’est ce satané champ, c’est n’importe quoi ! Fit-il sans remarquer son sourire. Tout le monde marche tout le temps dedans. Et cette nuit c’était pire ! J’ai des traces de pas de singe géant en plein dedans ! Presque toutes les plantes sont mortes !
— Je croyais que vous aviez mis une, heu... un mur, là... Une clôture, c’est ça ? Avec un dessin dessus ?
Comme les Saiyans ne savaient pas lire et ne comprenaient pas le concept des lieux ouverts mais délimités, il avait fallu s’adapter. Ainsi les clôtures étaient agrémentées de ce panneau :
Les premiers jours, beaucoup de saiyans ont sauté ou volé par-dessus la clôture pour marcher dans le champ et demander avec une aimable curiosité ce que le panneau voulait dire.
Et Gais Tonneau, vieux Saiyan faible, ne pouvait même pas leur casser la gueule. C’est dire si c’était frustrant. Heureusement, il avait pu le faire une fois, c’était une petite fille, il avait pu lui donner une volée au lieu d’une explication. On prend ce qu’on peut.
— Une clôture d’un mètre de haut, ça se voit pas, à hauteur d’Oozaru ! Les Tsufuls l’ont construit à leur taille ! Ils disaient que c’était déjà bien haut puisqu’ils ne pouvaient pas voir par-dessus ! Mais ils sont tout petits ces gars-là ! Et y paraît qu’ils grandissent même pas à la pleine lune, si ça c’est pas bizarre !
— Comment n’ont-ils pas pensé à ça ? Je pensais que les Tsufuls étaient plus intelligents que nous.
— Bah, bon, ouais, ils m’ont dit de garder le champs pendant cette nuit histoire que ça arrive pas... mais c’était pourri comme plan, puisque ça a pas marché ! Tout est cassé, même la clôture !
— Mais du coup vous étiez présent ? Vous n’avez pas pu stopper cet accident ? En voyant quelqu’un s’approcher, il vous suffisait de citer mon nom pour que les gens fassent demi-tour. Ces Saiyans doivent être punis. Il y en avait combien ? Vous les connaissiez ?
— Ouais.. enfin vous savez... les souvenirs d’une nuit Oozaru, c’est un peu vague... Je sais plus trop ce qui s’est passé... Ni même si...
— Mais en fait votre champ est très loin de la ville. Attendez...
— P’têt pas des... enfin...
— Personne n’est venu dans votre champ cette nuit ! C’est vous qui avez tout cassé en Oozaru, incapable de remarquer où était votre propre champ que vous deviez garder !
— C’est pas... entièrement impossible...
— Allez, dehors, je vous laisse gérer avec les Tsufuls pour réparer ça.
Tout penaud, le Saiyan s’en alla la tête basse. Il semblait aussi petit qu’un Tsuful.
— Audience suivante ? Demanda Hanasia en se frottant les yeux.
— C’est un Saiyan qui demande à vous voir.
— Quel est son nom ?
— Il s’appelle “Qu’est-ce que ça peut vous foutre ? Je veux voir la Reine, laissez-moi passer.”
— Ah, bien. Vous lui avez donné une leçon ?
— Ozeille a essayé, mais il l’a mise à terre. Alors on a dit qu’il fallait pas se battre dans le château et on en est resté là.
— Bon ben faites entrer.
L'intendant sortit de la pièce, et un jeune Saiyan entra à sa place. Il était de taille moyenne, mais très large. Pas de cicatrices à priori, ce qui était courant à cet âge, mais moins pour un guerrier qui devait être entraîné, puisqu’il avait stoppé la puissante Ozeille. Il portait les habits classiques d’un habitant de village éloigné. Il dégageait pas mal de puissance et une certaine assurance. Chose très étrange qu’elle ne remarqua pas tout de suite, il n’avait pas sa queue de singe.
Pourtant, il était sûrement trop jeune pour avoir participé à la seconde bataille contre les armées des Démons du Froid, où, fuyant l’ennemi, beaucoup de Saiyans s’étaient coupé la queue pour être plus discrets au milieu des Oozarus. D’ailleurs pour la plupart, ça avait déjà repoussé.
Le Saiyan se tint droit debout devant elle, bras croisés et poitrine gonflée, certainement pour l'impressionner. Un défi, sûrement.
— Et bien que me veux-tu ? Dit-elle.
Il répondit d’abord par un grand sourire plein de dents. Il la dévorait des yeux. Et dit juste :
— Hanasia ! Ce que je veux ? Mais tu le sais, non ?
Elle fronça les sourcils. Elle ne le reconnaissait pas. Sa voix non plus. Une rencontre avec un beau gosse comme ça, elle s’en rappellerait ! Alors qui c’était ? Zut, se dit-elle, elle a dû promettre quelque chose d’idiot à pas d’heure, complètement saoule, et l’avait oublié.
— Sache que par arrêté royal, les promesses que je fais au milieu de la nuit sont nulles et non avenues.
C'est qu'il y avait eu des précédents.
Amusé voire ravi de la situation, le Saiyan décroisa les bras et prit une position de body-builder se montrant sur scène, un avant-bras en haut, un autre en bas, gonflant les muscles.
— Tu ne me reconnais pas, Hanasia. Tu n'en reviens pas de quel super bel homme je suis devenu, hein ?
— Qu'est ce que tu racontes... T'es le vieux moche d'avant-hier ? T'as trouvé une potion magique ou quelque chose ?
— Quoi ? Mais non voyons. Regarde bien mon visage.
— Ton visage... Déjà ta voix ne me dit rien, rien du tout. Et ta face de... de...
Il y eut un silence pendant qu'elle tendait le cou vers l'avant.
— Harik !?!!
— Hé ouais.
— T'es devenu grand !
— Hé oui j'ai dix ans de plus. Mais je n'ai pas fait que grandir. Je me suis entraîné dur, tu sais, en me basant sur les techniques de combat de ton père. J'ai fait le tour des villages et appris de tout le monde, dont certains instructeurs de l'armée.
— Tu es chef de notre village ?
— Le niveau du village est trop bas pour moi. J'ai laissé la place à un autre. Non sans avoir éclaté la cheffe avant.
— Tu l'as tuée ?
— Non. Mais dans l'état où je l’ai laissée, elle n’a pas pu participer aux combats pour le nouveau chef après.
— Tu as perdu ta queue quand ? C'était pas trop frustrant, cette nuit ?
— Non. En fait, je me suis moi-même coupé la queue cette nuit. Il y avait deux soldats arrogants qui se la jouaient. Je les ai défiés. En forme normale, pour me donner un handicap.
Et comme il n'était pas couvert de coups, il avait dû gagner. Sans mal.
— Tu as vaincu deux Oozarus sans en être un toi-même ?
— Un peu plus. Après leur défaite, c'est parti en bagarre générale.
— Alors tu es vraiment fort...
— J'ai fait mon maximum. Pour être digne de toi, Hanasia.
— Hum...
Elle se leva et s’avança vers la baie vitrée. Elle l'ouvrit (un réflexe qu’elle avait mis des années à acquérir) et l'invita à sortir.
— Montre-moi ça.
Elle s'envola et il la suivit. Elle partit vite dans le ciel et quand elle se retourna, il venait juste de la rejoindre. Il était rapide...
— Voyons si tu arrives à me touch...
Le pied de Harik déforma la joue de Hanasia, qui se mit à tourner sur elle-même, le corps suivant le mouvement de sa tête. Personne ne l'avait plus surprise depuis des années ! Elle comprit vite qu'elle devait se reprendre et para le deuxième coup qui arrivait déjà. Elle vit seulement à cet instant que ce coup peu puissant était une feinte, et se prit son genou dans le ventre. Elle se plia en deux dans la douleur, ajoutée à celle du bébé qui n'avait pas apprécié ça du tout et se vengeait en tapant de l'intérieur.
Harik ne comptait pas lui laisser un instant de répit et allait frapper encore. Elle se transforma en super saiyan. Le poing de Harik cogna dans sa mâchoire, mais cette fois c'est lui qui eut mal.
Il éloigna sa main lentement, hypnotisé par la lumière et la nouvelle chevelure de Hanasia. Ils se regardaient intensément. Il approcha son autre main - parce qu’il avait un peu mal aux doigts de l'autre quand même - et tâta les fils brillants. C'était des cheveux saiyans : rigides, suivant une forme définie dès la naissance, mais avec assez de souplesse pour onduler dans une forte brise. Mais en plus, ils semblaient produire leur propre lumière. La forme de naissance était remplacée par une autre. Adaptée de l'originale, pour sûr, mais avec une tendance plus grande à monter vers le ciel.
Il commença à caresser les cheveux et Hanasia sentit son corps devenir plus chaud. Leurs visages étaient déjà à la même hauteur, car ils lévitaient, les pieds de Harik plus bas que ceux de Hanasia. Alors quand elle approcha son visage du sien, ils furent immédiatement si près l’un de l’autre que leurs respirations s'entremêlèrent.
Ils s'embrassèrent.
Ils s'enlacèrent.
Ils frottèrent leurs corps l'un contre l'autre.
Ils passèrent leurs mains sous leurs vêtements.
Deux heures plus tard, le couple revint dans la salle d'audience, par la baie vitrée qu'ils avaient utilisée pour sortir. Sur place, une garde les attendait avec impatience et irritation. Elle leur dit :
— Reine, les audiences n'étaient pas terminées.
Hanasia fut gênée une seconde puis se mis à espérer :
— Du coup maintenant elles le sont ?
— Oui, deux qui attendaient sont partis.
— Bon, bah super.
— Il y en a une qui voulait casser la porte, on a dû la corriger.
— Très bien.
— À plusieurs... Elle était étonnement forte. Tout cela n'arriverait pas si vous respectiez les horaires.
— Si forte ? C'est donc deux déculottées que vous avez prises aujourd'hui, Ozeille ?
La garde toisa avec rage Harik qui l'avait battue un peu plus tôt, d'une clef de bras qui l'avait immobilisée sans rien pouvoir faire qui n'aurait pas mis en danger les murs du château.
— Non. Vu son énervement et l'évidence que ça allait mal finir, j'ai décidé de ne pas prendre de risques de destruction et d'y aller en groupe.
Ce fragile château, et même toute la capitale, dans laquelle il était interdit de se battre sérieusement, commençait à jouer avec les nerfs d'Ozeille, qui n'était pas rentrée dans l'armée pour se retenir.
— Elle reviendra demain, indiqua Ozeille avec un regard lourd de sens sur le rappel des responsabilités de la reine.
— Ouais, j'serai là. Bon, trouvez-moi un logement pour Harik ci-présent. Il est mon invité.
— Ben tiens.
Hanasia se retira dans sa chambre, et Harik suivit la garde. Ils n'avaient pas fait vingt mètres qu'elle se tourna brusquement vers lui, le menaçant de l'index :
— Toi, l'Harik, je te défie. Maintenant, hors de la ville.
— Ouais, nan.
— Quoi ! Tu serais donc un lâche !
— J'ai la dalle, et puis tu pourras pas me montrer ma chambre si je te bute.
Elle poussa un bruyant cri d'exaspération et lui tourna le dos, marchant à un pas qui confinait à la course. Ils arrivèrent dans un couloir avec plusieurs portes numérotées. Elle s'arrêta devant la 12.
— Voilà ta chambre, dit-elle, pressée.
— Il y a quelqu'un dedans, répondit Harik.
— Quoi ? Dit-elle surprise, en regardant la porte fermée.
Elle l'ouvrit, car il n'y avait ni clefs ni serrures dans un monde où tout adulte pouvait briser les portes elles-mêmes. Il y avait bien quelqu'un. Comment il savait ?
— Vous faites quoi ici, vous ? Ozeille devenait concierge.
— Heu, la chambre était vide, et... Le Saiyan gêné était assez vieux. Il s'était sûrement fait exproprier de sa maison familiale.
— Dégage.
Le vieillard prit toutes ses affaires - une vieille tunique - et s'enfuit dans le couloir.
— Ok, maintenant, les cuisines. Suis-moi.
Le lendemain, Hanasia était presque à l’heure sur son trône, prête à commencer les audiences. Elle avait passé une nuit calme - sans alcool, sans mec, et de plus de huit heures - une nuit chiante, quoi, mais calme et reposante. Elle était donc en pleine forme.
Qu’il était ennuyeux, alors qu’il faisait si beau et qu’elle tenait une telle forme, de rester assise à l’intérieur à écouter des banalités ! Elle pourrait en un instant être à l’autre bout du monde et s’amuser...
La porte s'ouvrit, coupant ses réflexions à temps. Elle avait déjà mis un pied à terre qui l’aurait inexorablement dirigé vers la fenêtre, sa sortie vers la liberté. C’était Ozeille qui avait ouvert. Elle avait le visage tuméfié et un bras en écharpe. Elle avait à divers endroits du corps les petites lignes visibles des sparadraps magiques des Tsufuls, qui refermaient parfaitement les blessures en moins d’une journée. Les membres du château avaient droit à la médecine avancée de leurs nouveaux amis. Le docteur restait néanmoins en visioconférence pour la consultation. Malgré la douleur évidente qui traversait son corps à chaque instant, elle tenait son rôle de garde avec une sorte de hargne. Pour sûr, le médecin Tsuful lui avait certainement demandé de rester au repos, et elle l’avait insulté et mis au défi de venir l’obliger.
Tiens, je me demande contre qui elle s’est battue, se demanda Hanasia. C’était d’hier soir pour sûr. Maintenant qu’elle y pensait, elle avait vu une grosse explosion dans la campagne lointaine dans la soirée... En tout cas, elle n’avait sûrement pas gagné.
La demandeuse d’audience entra, passant à côté d’Ozeille en lui lançant un regard noir. Elle dégageait une force impressionnante. Hanasia comprit tout de suite que c’était celle qui avait été renvoyée de force la veille : elle portait encore des traces de coups d’un tabassage à plusieurs. Une lèvre fendue, un œil au beurre noir, un bleu sur le bras. Bah, faut être poli dans le palais, on vous le dit tout le temps !
C’était une très grande Saiyanne, dont le haut du crâne avait frôlé le montant de la porte. Large, impressionnante de prestance, de longs cheveux qui partaient en arrière en un seul ensemble, plus lisses que la moyenne Saiyanne, descendant si bas qu’elle semblait porter une cape noire. Elle portait des habits de tissus, neufs et propres, et des bijoux. Ce style n’appartenait qu’aux vieilles familles Saiyannes de la capitale, qu’on reconnaissait généralement à leur arrogance. Il faut dire que les membres de ces familles étaient plus éduqués, plus forts, et vivaient plus vieux que les Saiyans de la campagne. Leurs logements luxueux et leurs accès privilégiés à la bonne bouffe et eau potable, ainsi que même parfois, à quelques objets Tsufuls en avant-première, leur conféraient un avantage qui se perpétuait de génération en génération.
La grande Dame avança. Le mot “Dame” venait à l’esprit de Hanasia, elle imposait respect et politesse. Hanasia avait souvent rencontré des Saiyans huppés, et ils lui faisaient toujours cet effet, qu’elle ignorait facilement. Mais là c’était plus fort. Elle se sentait petite et vulgaire face à elle. Une commandeuse. Une... une Reine, en prestance.
Elle donnait envie de la vouvoyer. Si le vouvoiement existait en langue Saiyan, ce qui évidemment n’était pas le cas. En Tsuful par contre, il y a huit façons de conjuguer selon le degré de politesse.
Elle se planta devant Hanasia, à huit mètres. Lui fit face, bras croisés et corps bien droit. Il semblait à présent que le centre de la salle d’audience, c’était elle et non plus le trône royal. Elle la regarda dans les yeux, transperçant ses iris, et semblant lire toutes ses pensées. Le silence, très gênant pour Hanasia, dura quelques secondes d’éternité.
— Hum, heu, que voulez-vous donc ? Commença Hanasia d’une petite voix.
— Je suis Brusselle, septième du nom !
Hanasia attendait une suite donc un nouveau silence s’installa.
— Et... d’accord, enchantée. Heu, c’est pour quoi ?
— Reine Hanasia ! Tu ne te souviens pas de moi ? Clama Brusselle sur une interrogation qui ressemblait plutôt à une sentence précédant une condamnation.
— Oh hé... hein, vous allez pas tous me faire le coup, non ?
Brusselle décroisa les bras et posa ses deux poings fermés à côté de ses hanches. Hanasia remarqua que sa puissance se mettait à monter.
— Je suis ta némésis.
— C’est quoi une...
— Ton pire cauchemar. Je suis ta défaite, je suis la vengeance ! Moi, Brusselle, septième du nom, je te défie ! Je vais te vaincre, te tuer, et piétiner ton corps ! Je vais laver l’affront que tu m’as fait il y a dix ans !
Hanasia demeura un moment silencieuse, incapable de trouver de quoi cette dame pouvait bien parler. Elle la regardait avec des yeux ronds, ignorants, et Brusselle le remarquait et le comprenait très bien, ce qui augmenta sa colère.
— Tu ne me reconnais pas. J'étais une frêle jeune fille à l'époque. Mais, nourrie par la haine, poussée par l'honneur, je me suis entraînée. Je suis devenue puissante, je suis devenue la meilleure, la numéro un de l'univers !
Alors qu’elle élevait la voix, son aura s’agrandit, sa puissance, poussée à l’extrême par ses émotions, déferla dans toute la pièce. L’air chauffé brusquement tournoya autour d’elle, emportant sa longue chevelure, qui flotta comme une voile au vent. Les objets sur les meubles se mirent à trembler.
Hanasia n’avait jamais vu ça. Elle avait la chair de poule.
L’aura de cette Dame emplissait la salle. Tout lui appartenait désormais. Le trône, les meubles, la baie vitrée, étaient siennes. Ozeille travaillait pour elle. Elle était dans son palais. Il n’y avait qu’à balayer la poussière qui était encore assise sur le siège.
La reine - pour combien de temps encore - Hanasia devait le reconnaître. Jamais elle n’avait senti une si puissante force brute émaner d’un Saiyan. Même Harik n’était pas aussi fort. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Ce challenge, ce doute ! Sans se transformer, serait-elle capable de lui faire face ? Se sentant dépassée en forme, en prestance, Hanasia n’avait plus le choix.
Elle paniqua.
Voyant son désarroi, Brusselle pointa un index vers Hanasia, et d’une voix profonde, accompagnée par sa puissance, qui continuait à déferler, elle l’invectiva :
— Annonce à ton peuple, petite Reine, que ton dernier duel est arrivé. Cet après-midi. L’ensemble de la capitale assistera à ta démise. Tu vis tes...
Transformée en super saiyanne, Hanasia se leva d’un bond. Son poing dans le ventre de Brusselle la plia en deux. Sans que Brusselle eut le temps de lâcher tout l’air de ses poumons et alors qu’elle commençait à peine à être surprise, que son cerveau entamait tout juste le lancement des réflexes de défense et de contre-attaque, Hanasia tourna sur elle-même, une jambe levée et tendue, qui s’enfonça dans l’épaule et la hanche de Brusselle. Ses os et muscles furent broyés et son corps entier projeté à une vitesse fulgurante sur le côté. Elle passa à côté d’Ozeille qui n’avait pas non plus eu le temps d’esquisser un geste. Continuant sans maîtrise de ses mouvements, elle traversa le mur du palais, puis celui de la salle d’attente. Brisa les meubles de la salle suivante, et fut enfin stoppée par un troisième mur, qui s'effondra ensuite sur elle.
Puis ce fut le calme.
Hanasia, droite, suante, se pencha vers l’entrée de la salle du trône. Ozeille, paralysée, et le mur détruit d’où venait un nuage de poussière.
— Oups.
La pièce était maintenant calme. Plus de vents, plus de tremblements, l’aura de Brusselle avait disparu... définitivement. Hanasia lâcha sa transformation, ses cheveux noirs retombèrent. Ozeille reprit sa respiration.
Hanasia fit un petit sourire gêné.
— Bon ben... Hem... Tant pis !
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